Maximilien Rubel, éditeur de Marx dans la Bibliothèque de la Pléiade (1955-1968), Aude Le Moullec-Rieu, 2015

Maximilien Rubel un itinéraire de révolutionnaire (1905 – 1996)Une position de thèse passionnante, qui interroge cette étrange situation de l’édition de Marx et Engels en France au travers d’une analyse de l’histoire de l’édition de ses oeuvres dans la collection de La Pléiade chez Gallimard sous la direction de Maximilien Rubel.

« La France, contrairement aux pays de langues russe, allemande, anglaise et italienne, ne dispose pas d’édition de référence des écrits de Marx et Engels. Ces derniers souffrent en français d’une grande dispersion éditoriale : les textes les plus emblématiques existent dans plusieurs traductions concurrentes, quand d’autres ne sont plus disponibles. Bien qu’inachevée, c’est l’édition des Œuvres de Marx dans la Bibliothèque de la Pléiade, établie par Maximilien Rubel et publiée de 1963 à 1994, qui offre le corpus le plus riche d’écrits de Marx en français, dans une édition et une traduction unifiées.

Cette étude se concentre sur les deux premiers volumes Économie I et II, qui permettent de saisir le projet éditorial de Maximilien Rubel, de sa genèse en 1955 à sa mise en œuvre jusqu’en 1968. De la veille de l’insurrection de Budapest aux événements de Mai, le spectre de Marx hante l’actualité politique, sociale et intellectuelle française et internationale. Maximilien Rubel, fidèle à l’enseignement de Marx mais antimarxiste et anticommuniste, séduit par le communisme de conseils, souffre d’un relatif isolement sur la scène française, ce qu’explique aisément son hostilité à la forme du parti. C’est au titre de cette indépendance qu’il revendique sa légitimité à mener à bien une édition historique et critique des œuvres de Marx, à laquelle s’ajoute l’enjeu de la traduction en français, qu’il faut lire à la lumière des travaux récents sur l’histoire de la traduction. »

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