Archives de catégorie : Bibliothèque
André Boetto, MARX ET LA QUESTION DES MACHINES (documents pour une séance du séminaire Marx, 27/11/23)
La pensée de Marx a été souvent associée à une forme de glorification du progrès technique voire de « déterminisme technologique ». Dans cette séance nous proposons de mettre à l’épreuve la validité de cette thèse en retraçant dans ses lignes générales l’évolution du rapport de Marx à la technique des années 1840 jusqu’au Capital.
LES CAHIERS DE LECTURE DE KARL MARX, par Maximilien Rubel
Comment Marx travaillait-il? La question prend une importance toute spéciale si l’on convient que seule une étude de genèse pourrait nous éclairer, non seulement sur le sens réel des œuvres inachevées ou posthumes, mais encore, a n’en pas douter, sur l’ensemble de l’œuvre…
Affinités électives : le néolibéralisme et le mouvement eugéniste, par Lars Cornelissen
Bien que lors de la récente crise sanitaire, la nature eugéniste du projet néolibéral soit apparue aux yeux du grand public, ce n’est pas le cas pour certaines autres lignes de continuité, telles que le racisme des politiques anti-immigration, ou les politiques d’austérité. Dans cet article, Lars Cornelissen s’appuie sur l’ouverture d’archives de l’Eugenics Society pour analyser les proximités du mouvement eugéniste avec les milieux politiques et économiques.
La logique de l’apparence chez Marx. Sur l’interprétation de Clara Ramas San Miguel du fétichisme et de la mystification capitalistes, par Óscar Cubo Ugarte
Depuis la traduction en langue espagnole des œuvres de Michael Heinrich a lieu un véritable renouveau de la lecture de Marx dans le monde hispanophone. Cet article rend compte des articulations principales des lectures qui en résultent, en particulier celle proposée par Clara Ramas San Miguel.
RÉSUMÉ. Les notions de fétichisme et de mystification constituent les deux aspects fondamentaux de l’analyse par Marx des formes d’apparence propres aux sociétés capitalistes. Ces concepts ont une valeur architectonique dans la structure interne du projet de Marx d’élaborer une critique de l’économie politique. Ce travail prétend exposer et discuter les apports interprétatifs ouverts par le livre de Clara Ramas San Miguel, Fétiche et mystification capitalistes. La critique de l’économie politique de Marx, publié en 2021 aux éditions Siglo XXI.
La théorie de la forme et le développement des formes : Fétichisme, méthodologie et théorie sociale dans les nouvelles lectures de Marx, Par Chris O’Kane
Par Chris O’Kane 1
Introduction
À bien des égards, le livre Sur le marxisme occidental de Perry Anderson est emblématique du traitement du marxisme occidental, du moins dans la littérature anglophone. Comme les contributions de Jay et Jacoby, pour Anderson, le marxisme occidental a pris fin dans les années 1960. Si l’on peut dire qu’une telle périodisation enregistre le recul de Marx par ceux qui se sont appropriés l’héritage du marxisme occidental – comme la deuxième génération de la théorie critique de l’École de Francfort – ou ceux qui ont rejeté ses « méta-récits » pour un ensemble de méta-récits plus suspects – c’est-à-dire la condition postmoderne – elle néglige aussi les développements souterrains ultérieurs de la pensée marxiste. Néanmoins, la comparaison que fait Anderson, entre parenthèses, entre Theodor W. Adorno et Louis Althusser peut être considérée comme apportant un éclairage sur les similitudes frappantes entre les deux nouvelles lectures de Marx élaborées par les étudiants d’Adorno et d’Althusser, qui ont été effectivement ignorées par les chercheurs anglophones (et francophones ?). Dans ce qui suit, j’étaye ces similitudes. Je tente également d’ébranler les motifs d’incompatibilité entre ces nouvelles lectures. Enfin, j’indique certaines façons dont ces deux nouvelles lectures ont été utilisées pour se compléter de façon fructueuse dans la récente théorie marxienne allemande.
Le communisme de la traduction : Karl Marx: Notes sur James Mill, Alain Patrick Olivier, 2019.
Dans ce texte introductif à la traduction des notes de Marx en 1843 sur le livre Eléments d’économie politique de James Mill, Alain Patrick Olivier revient sur les enjeux qui entourent la traduction de Marx. Il s’agit ici d’un problème bien spécifique: ce sont des notes prises en allemand sur le livre de Mill traduit en français. C’est un court essai de traduction qui, comme l’auteur le relève, « qui soulève des problèmes de traduction plutôt qu’il ne les résout ». Très instructif.
Paru dans La mer gelée, Le nouvel Attila, 2019, Numéro Or/Nummer Gold, pp.98-107.
3 articles sur Karl Marx (1948-1950) – Maximilien Rubel
Un ensemble d’articles essentiels de Maximilien Rubel, à lire ici: Pdf à lire ici.
Les oeuvres de Marx et Engels en anglais (Marx Engels Collected Works)
Vous trouverez aux liens suivants les volumes des oeuvres de Marx et Engels en anglais. A noter que nombreuses sont leurs publications dont la langue originale était l’anglais. Pour plus de précision, il est donc parfois plus approprié de se référer aux Marx Engels Collected Works (MECW) plutôt qu’aux MEW, qui en présentent donc une traduction.
Maurice Dommanget, L’Introduction du marxisme en France, 1969
En 1969, il existe encore assez peu de contributions francophones sur ce sujet: la manière dont effectivement Marx a été lu et a été présent dans le mouvement ouvrier en France. Et aujourd’hui encore. Une des premières contributions sur la pénétration du marxisme en France date de 1947, elle est d’Alexandre Zévaès. On trouve aussi quelques indications dans l’Histoire du socialisme européen d’Elie Halévy (quelques chapitres) en 1948, et dans la Tragédie du marxisme de Michel Collinet (quelques passages), aussi de 1948 ou encore dans Karl Marx et la Commune de Jean Bruhat, (in Cahiers du Bolchevisme, 1933) et enfin Karl Marx et le mouvement ouvrier français après la Commune d’André Ferrat, (in Cahiers du Bolchevisme, 1933). Par la suite, les différentes évolutions qu’ont pu connaître le marxisme ne s’interrrogent plus spécifiquement sur la manière dont Marx a effectivement imprégné ou non les milieux ouvriers. Cette étude de Maurice Dommanget, aussi courte soit-elle, nous permet de dresser un triste constat: Marx allait rester longtemps inconnu en France dans les milieux ouvriers.
Ouvrages sur le contexte historique des œuvres de Marx et d’Engels
Divers ouvrages peuvent se révéler pratiques pour resituer Marx et Engels dans le contexte historique et politique de leur époque. Il ne s’agit pas de réduire ce qu’ils ont écrit, comme cela est parfois fait, à une intervention complètement déterminée par leur contexte historique, mais bien de donner des clés de compréhension historiques, autant de leur production, que de cette époque décisive qu’a pu être la naissance du monde moderne capitaliste.
Sur la traduction en français du Capital
La traduction en France du Capital a connu une histoire assez singulière. Marx lui-même a relu cette traduction, disposant de connaissances suffisantes en français, il a pu rectifier les contresens les plus manifestes que Joseph Roy avait fait. Pourtant, tout aussi bon connaisseur du français qu’il ait pu être, la traduction est une discipline littéraire qui entre temps s’est affinée, et améliorée, si bien qu’il a été rapidement évident que, d’un point de vue traductologique, cette traduction souffrait de profondes insuffisances. Elle est cependant encore largement utilisée et répandue comme édition de référence. De nombreux auteurs l’ont pris comme référence, comme Guy Debord, les invitant à des lectures de Marx s’éloignant considérablement de l’intention initiale, qu’il est possible de voir résumée dans le sous-titre: critique de l’économie politique.
Carlo Cafiero: Abrégé du Capital de Marx, 1878
En 1871, étant retourné en Italie, Carlo Cafiero devient membre de la Section internationale de Naples et est chargé de la correspondance avec le Conseil général de Londres, et commence un échange régulier de lettres avec Friedrich Engels, alors secrétaire du Conseil général pour l’Italie et l’Espagne. Il prend le parti de Bakounine dans les conflits internes de l’AIT. Suite à l’organisation d’un mouvement insurrectionnel en Italie en 1877, il est envoyé en prison avec ses camarades. C’est là, pendant l’hiver 1877-1878, qu’il entreprend la rédaction d’une version abrégée du Capital pour ses camarades en Italie, alors que personne ne l’a encore lu, le texte n’étant pas traduit en italien.
Lettres sur le Capital, Editions sociales, 1964.
Une sélection de lettres essentielle pour accompagner sa lecture du Capital. Elles permettent de comprendre les intentions, le contexte de production de l’oeuvre, de l’évolution de son élaboration, mais aussi de son édition. A retrouver ici:
Karl Marx et Friedrich Engels – Lettres sur le Capital (1964, éditions sociales)
Livre III du Capital, Editions sociales, 1976 [PDF]
La version publiée aux Editions sociales en 1976.
Miguel Abensour, Pour lire Marx, 1970
Dans ce texte paru en 1970, Miguel Abensour revient sur la spécificité de la contribution de Maximilien Rubel dans l’édition et la traduction des oeuvres de Karl Marx. Il est essentiel pour comprendre le geste théorique et politique de Maximilien Rubel.
A lire ici.
About the movie The young Karl Marx, Michael Heinrich, 2018
Written in English by Michael Heinrich; edited by Alex Locascio. on MR online: here
This a very professional movie made by a leftist director (Raul Peck), starring a number of rather good actors. It covers the time between 1842, when Marx was the chief editor of the Rheinische Zeitung, and early 1848, when the “Communist Manifesto” was finished. The movie focuses not only on the friendship between two young men whose theories became later enormously influential, Karl Marx and Frederick Engels; it also considers the relationships of these two men with their female partners, Jenny von Westphalen and Mary Burns, and the important role these women played. Compared with some older productions from Soviet Union and East Germany, this movie is much better in all respects.
« Mega-Mega » : le combat continue – Thomas Marxhausen , 2006
Texte paru dans la revue Nouvelles fondationS qui retrace l’histoire et les enjeux qui entourent cette publication.
La publication de tous les projets, œuvres, extraits, correspondance et autres témoignages légués par Karl Marx et Friedrich Engels dans une édition commune Marx-Engels (MEGA) a une longue histoire, qui est loin d’être terminée.
On distingue entre la « première » MEGA (MEGA I) qui, commencée en Union soviétique dans les années 20, fut interrompue à la décennie 30, et la « deuxième », (MEGA II), dont les premiers volumes sont parus en 1975. Cette dernière édition a été poursuivie après 1990, sur la base d’une autonomie dirigée et de principes éditoriaux modifiés; il convient donc de se demander si l’édition commune des œuvres complètes peut encore avoir le sigle « MEGA ». Continuer la lecture
Le Capital Livre 1 – traduction Joseph Roy/Karl Marx
Cette version du Capital éditée à de nombreuses reprises, a été la première à être disponible en France. Elle a été rééditée en 1975 par les Editions sociales pour la présente version. La qualité de la traduction n’est pas très grande: comme quoi même la participation directe de l’auteur n’est pas une garantie pour sa qualité. En effet, les connaissances de Marx en français aussi bonnes qu’elles aient pu être, n’étaient pas suffisantes pour rendre dans cette langue ce qu’il entendait dire en allemand. La traductologie se développant, les lacunes de cette traduction sont devenues évidentes et ne sont plus controversées.
Il n’en reste pas moins que ce texte a l’intérêt d’être la dernière version du Capital que Marx a personnellement retravaillée. A ce titre, certaines précisions qui s’y trouvent sont parfois d’un grand intérêt, notamment en ce qui concerne les ajouts sur le travail abstrait. L’étude serrée du texte marxien gagne toujours à comparer les différentes versions du texte et ses évolutions.
Voici le lien vers le pdf – image (page 1 – 195)
Sommaire de la MEGA2
L’édition MEGA2 est la collection la plus complète des travaux de Marx et Engels publiée en allemand aujourd’hui. Le projet de publier les œuvres complètes des deux philosophes dans leur langue natale devrait ainsi demander plus de 120 volumes. La publication s’organise en quatre sections : ouvrages et articles (Werke, Artikel, Entwürfe), Le Capital (« Das Kapital » und Vorarbeiten), correspondance (Briefwechsel) et notes marginales (Exzerpte, Notizen, Marginalien). Seule la deuxième section est entièrement publiée. Les volumes futurs des troisièmes et quatrièmes sections sont seulement disponibles en numérique.
L’édition de référence utilisée le plus couramment reste tout de même encore les Marx-Engels Werke (MEW), on en vient de plus en plus à un référencement croisé, vu la grande qualité du travail effectué par les équipes de la MEGA.