La critique du néolibéralisme comme cheval de Troie du nationalisme : le cas Quinn Slobodian
La critique du néolibéralisme est répandue et a bonne presse. Personne à gauche ne paraît véritablement prêt à commettre ce suicide politique que d’émettre des doutes à son sujet. Cette critique du néolibéralisme, on la trouve dans les programmes de divers partis, qui avancent sur le terrain qui est le leur : les leviers de l’État pour améliorer la qualité de vie des citoyennes et des citoyens. Aucun parti n’est prêt à remettre en question les fondations de la maison dont ils demandent les clés. A cela, rien de surprenant. Il est déplorable que leur champ de réflexion et d’action politiques modèle notre vision du monde et notre pratique politique. Quinn Solobodian, chercheur américain depuis peu en odeur de sainteté dans les médias français constitue l’exemple typique de ces producteurs idéologiques renforçant ce cadre au moyen de leur légitimité institutionnelle universitaire. Cet auteur est relayé autant par La Croix, que Contretemps, L’Humanité ou par Romaric Godin à Mediapart.
La pensée de Marx a été souvent associée à une forme de glorification du progrès technique voire de « déterminisme technologique ». Dans cette séance nous proposons de mettre à l’épreuve la validité de cette thèse en retraçant dans ses lignes générales l’évolution du rapport de Marx à la technique des années 1840 jusqu’au Capital.
Bien que lors de la récente crise sanitaire, la nature eugéniste du projet néolibéral soit apparue aux yeux du grand public, ce n’est pas le cas pour certaines autres lignes de continuité, telles que le racisme des politiques anti-immigration, ou les politiques d’austérité. Dans cet article, Lars Cornelissen s’appuie sur l’ouverture d’archives de l’Eugenics Society pour analyser les proximités du mouvement eugéniste avec les milieux politiques et économiques.

Profit raten: On Coronavirus and Crisis — Michael Heinrich
Incontournable publication de textes sur et de Marx, dans un format original, mais qui permet de restituer une pensée complexe et riche, Le dernier Marx paru aux éditions de l’Asymétrie fera l’objet d’une note de lecture du site liremarx. En attendant celle-ci, nous relayons ce compte-rendu de lecture de Frédéric Monferrand publié en juin 2020 dans La vie des idées, à lire donc
Salaire, Prix et Profit, c’est un petit bouquin d’à peine 70 pages qui ne paie pas de mine. Et pourtant, c’est dans les grandes lignes de cet essai que Marx esquisse sa théorie de la valeur : toute la valeur vient du travail. Toute ? Toute ; pas un kopeck ne lui échappe. Certes, mais à quoi ça sert ? A démontrer que le salariat, qui ne rémunère que partiellement le travail, ne se distingue du servage et de l’esclavage que par sa forme historique. Comme mode d’exploitation, il est impossible pour un socialiste de prétendre l’améliorer : la seule alternative est son abolition.
Raphaële Chappe: Rosa Luxemburg: The Accumulation of Capital 100 Years Later,