Thèse soutenue en avril 2022.
« Pour paraphraser l’ouverture du Capital, on pourrait dire que la richesse de l’œuvre de Marx se présente à nous comme une immense accumulation d’interprétations. Derrière ce nom, « Marx », on trouve d’abord l’épaisse couche de sens déposée par l’histoire des usages politiques et polémiques que l’on fit de son texte pour orienter les luttes ou fonder la ligne du Parti. On peut distinguer deux grandes stratégies à l’œuvre dans l’ensemble de ces lectures qui contribuèrent à forger l’héritage théorique dans lequel se situe cette recherche. »
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Archives de catégorie : Economie
André Boetto, MARX ET LA QUESTION DES MACHINES (documents pour une séance du séminaire Marx, 27/11/23)
La pensée de Marx a été souvent associée à une forme de glorification du progrès technique voire de « déterminisme technologique ». Dans cette séance nous proposons de mettre à l’épreuve la validité de cette thèse en retraçant dans ses lignes générales l’évolution du rapport de Marx à la technique des années 1840 jusqu’au Capital.
Affinités électives : le néolibéralisme et le mouvement eugéniste, par Lars Cornelissen
Bien que lors de la récente crise sanitaire, la nature eugéniste du projet néolibéral soit apparue aux yeux du grand public, ce n’est pas le cas pour certaines autres lignes de continuité, telles que le racisme des politiques anti-immigration, ou les politiques d’austérité. Dans cet article, Lars Cornelissen s’appuie sur l’ouverture d’archives de l’Eugenics Society pour analyser les proximités du mouvement eugéniste avec les milieux politiques et économiques.
Recension: Marcello Musto, Les dernières années de Karl Marx. Une biographie intellectuelle (1881-1883)
Marcello Musto, Les dernières années de Karl Marx. Une biographie intellectuelle (1881-1883)
Dans ce livre, Marcello Musto rend son corps, sa complexité, sa puissance et son implacable exigence scientifique à celui dont le nom plane au-dessus de toutes les luttes contre le capital. Traduit moins de sept ans après sa parution (en 2016) en plus de vingt langues, ce petit livre de Marcello Musto est paru aux éditions PUF en 2023, traduit par Anthony Burlaud. Nous allons voir en quoi ce petit ouvrage trouvera une place de choix dans le rayon « Introductions à Marx » de votre bibliothèque.
Recension : Terre et capital. Pour un communisme du vivant, Paul Guillibert, éditions Amsterdam, 2021.
L’ouvrage est la thèse de philosophie (remaniée) de Paul Guillibert (université Paris-Nanterre). Dans ce livre, l’auteur entend « actualiser le projet communiste » pour l’adapter à l’urgence climatique en intégrant les non-humains dans l’équation stratégique. Pour cela, il serait nécessaire de se libérer de certains présupposés qui sont associés à la notion de communisme telle qu’elle s’est développée à partir des écrits de Marx, à l’instar du productivisme. Il s’agit pour l’auteur de transformer l’ordre existant en prenant en compte les non-humains, en intégrant les conditions environnementales de l’histoire humaine. L’auteur défend un « communisme vivant » qu’il définit à partir de L’Idéologie allemande comme un mouvement « attentif aux formes immanentes du mouvement réel d’abolition de la valeur » 1. Pour Paul Guillibert, il faut « inscrire à l’agenda du communisme la défense des ‘communs multispécifiques’ » 2. Il entend ainsi tracer une troisième voie entre l’anti-naturalisme des sciences sociales et le naturalisme naïf du retour à la terre.
Introduction à Marx, Pascal Combemale, La Découverte, 2006 (2018).
Parsemé d’encadrés mettant le focus sur des notions-clés en proposant des synthèses sur les débats actuels et anciens sur ces notions, l’ouvrage déroule l’oeuvre et la vie de Marx sans considérer son œuvre « comme un système clos, achevé, sans failles » 1. Cette approche de l’évolution de la théorie et de la critique de Marx est essentielle et peut correspondre à une certaine analyse de l’élaboration du Capital en deux phases: la première étant celle des six livres, qui s’étend des années 1850 aux années 1861-1863, incluant les Grundrisse, la Contribution et les Théories sur la plus-value, et la seconde, le Capital en quatre livres, s’étendant de 1863 à 1881, incluant les Notes sur Wagner 2. Cependant, l’auteur ne parvient pas toujours à tenir cette promesse dans sa « reconstruction », il identifie par exemple un « fil directeur » qui pourrait être la « critique de l’aliénation, à condition de ne pas en faire un invariant anthropologique » 3.
Profit raten: On Coronavirus and Crisis — Michael Heinrich, juillet 2020
Profit raten: On Coronavirus and Crisis — Michael Heinrich
Translated from the German by Alexander Locascio
Ever since the coronavirus started keeping the world on edge, there have been arguments about how to interpret what’s happening. [1] From the far-right, we’ve been getting primarily absurd conspiracy theories. Liberal conservatives such as the historian Paul Nolte [2] regard it as the greatest rupture since the end of the Second World War, but have problems determining more precisely what the content of this rupture is.
Value-Form Theory: A bibliography
Value-Form Theory
- Essays on Marx’s Theory of Value, Isaak Rubin
- Time, Labor, and Social Domination, Moishe Postone
- “Communisation and Value-Form Theory,” Endnotes #2
- “The Moving Contradiction: The Systematic Dialectic of Capital as a Dialectic of Class Struggle,” Endnotes #2
- Marxism and the Critique of Value, ed. Mathias Nilges, Nicholas Brown, Neil Larsen, and Josh Robinson
- Value and Crisis, Alfredo Saad-Filho
- The New Dialectic and Marx’s Capital, Chris Arthur
- New Dialectics and Political Economy, ed. Robert Albritton and John Simoulidis
- Value: The Representation of Labor in Capitalism, ed. Diane Elson
- Open Marxism (this school emerged out of debates with value-form theorists as well as autonomists, and emphasize that apparent social forms under capitalism are reifications of class struggle)
Marges de Marx, par Frédéric Monferrand au sujet de Le dernier Marx paru aux éditions de l’Asymétrie
Incontournable publication de textes sur et de Marx, dans un format original, mais qui permet de restituer une pensée complexe et riche, Le dernier Marx paru aux éditions de l’Asymétrie fera l’objet d’une note de lecture du site liremarx. En attendant celle-ci, nous relayons ce compte-rendu de lecture de Frédéric Monferrand publié en juin 2020 dans La vie des idées, à lire donc ici.
N’hésitez pas non plus à consulter l’excellent site internet de l’éditeur consacré à cet ouvrage, ici.
Crisis Theory: A bibliography
Crisis Theory: A bibliography
Beyond Capital: Marx’s Political Economy of the Working Class – Lebowitz
*Open Marxism, 3 Vols. – Bonefeld, et al.
Theorizing the Long Crisis: 1973-Present: A bibliography.
Extracted from: mindcominpol
Theorizing the Long Crisis: 1973-Present
- The Failure of Capitalist Production: Underlying Causes of the Great Recession, Andrew Kliman
- Global Slump, David McNally
- The Economics of Global Turbulence: The Advanced Capitalist Economies from Long Boom to Long Downturn, 1945–2005, Robert Brenner
- “What is Good for Goldman Sachs is Good for America: The Origins of the Current Crisis,” Robert Brenner
- Global Crisis and Reproduction of Capital, Stavros Tombazos
On Crisis and Capitalis Circle : A bibliography [ENG]
Extracted from matcomindpol
- Marx’s Theory of Crisis, Simon Clarke
- The Law of Accumulation and Breakdown of the Capitalist System, Henryk Grossman
- The Permanent Crisis, Paul Mattick
- Economic Crisis and Crisis Theory, Paul Mattick
- Late Capitalism, Ernest Mandel
- The Capitalist Cycle: An Essay on the Marxist Theory of the Cycle, Pavel Maksakovsky
- “Surplus Alongside Excess: Uno Kozo, Imperialism and the Theory of Crisis”, Gavin Walker and Ken Kawashima – for an overview of Japanese Marxist debates on value and crisis
- The Sublime Perversion of Capital, Gavin Walker
- Theory of the Crash, Lucio Colletti (PDF available on request)
Histoire critique des théories de l’intérêt du capital, Eugen von Böhm-Bawerk,
Salaire, Prix et Profit, présentation – résumé
Salaire, Prix et Profit, c’est un petit bouquin d’à peine 70 pages qui ne paie pas de mine. Et pourtant, c’est dans les grandes lignes de cet essai que Marx esquisse sa théorie de la valeur : toute la valeur vient du travail. Toute ? Toute ; pas un kopeck ne lui échappe. Certes, mais à quoi ça sert ? A démontrer que le salariat, qui ne rémunère que partiellement le travail, ne se distingue du servage et de l’esclavage que par sa forme historique. Comme mode d’exploitation, il est impossible pour un socialiste de prétendre l’améliorer : la seule alternative est son abolition.
On frétille d’avance de savoir comment Marx parvient en quelques pages à vaincre les démons réformistes et les trade-unions à courte-vue. Ce n’est pourtant pas si compliqué…
Notes critiques sur Friedrich List, 1845, Karl Marx
Ce texte écrit en 1845 n’a pas paru du vivant de Karl Marx. Le manuscrit même en est incomplet, et les éléments qui subsistent n’ont été publiés pour la première fois qu’en 1971. Il s’agit d’une critique du livre de Friedrich List Système national d’économie politique, publié en 18411. Nous publions des extraits de ces notes de Marx2 :
« Les choses les plus utiles, tel le savoir, n’ont pas de valeur d’échange. M. List aurait donc dû comprendre que la transformation des biens matériels en valeurs d’échange est l’œuvre de l’ordre social existant, la société de la propriété privée développée. L’abolition de la valeur d’échange est l’abolition de la propriété privée et du gain privé. En revanche, M. List est assez naïf pour concéder qu’avec la théorie des valeurs d’échange on peut « établir les concepts de valeur et de capital, profit, salaire, rente foncière, les décomposer en leurs éléments et spéculer sur ce qui pourrait influer sur leur hausse et leur baisse, etc., sans pour autant tenir compte des conditions politiques des nations ».
Les théories des crises de Grossmann-Mattick et le programme communiste, par Communisme ou Civilisation
The theory of political economy, William Stanley Jevons, 1871/1888
La question charbonnière de William Stanley Jevons, Michel Robine, 1990 [ARTICLE]
La question charbonnière de William Stanley Jevons, Michel Robine, 1990
« Aux yeux de Jevons, l’épuisement des ressources charbonnières et ses conséquences économiques ressemblent au mécanisme décrit par Edward West, Malthus et Ricardo : une consommation croissante contrainte par des ressources fixes exploitées à rendements décroissants. Ayant exposé les conclusions des auteurs précédents, il montre qu’elles doivent être coordonnées et complétées. Les géologues indiquent que les réserves de houille sont limitées, et en donnent une estimation probable. La consommation de charbon suit une exponentielle, forme nécessaire de toute croissance non contrainte. Les rendements décroissants des mines de houille anéantiront bientôt la suprématie britannique. Tel est le thème de l’ouvrage, accueilli par des éloges de John Stuart Mill et du chancelier de l’Échiquier Gladstone. Ils avaient vu l’intérêt de ce livre, et ses conséquences politiques.
Raphaële Chappe: Rosa Luxemburg: The Accumulation of Capital 100 Years Later + transcription/traduction en français
Raphaële Chappe: Rosa Luxemburg: The Accumulation of Capital 100 Years Later,
Recorded at: Second International Marxist-Feminist Conference, Academy of Fine Arts Vienna On: 8th October 2016.
Ci-dessous la transcription en français de la conférence.
Compte rendu: Christophe Darmangeat, Le Profit déchiffré. Trois essais d’économie marxiste, 2016
Un compte rendu de Jean-Guillaume Lanuque (suivi d’un entretien avec Christophe Darmangeat) paru sur le site dissidences
Le premier des trois essais est également le plus long et le plus intéressant. Il est consacré au mystère du profit, ou pourquoi une marchandise réussit à valoir plus que la valeur des éléments qui ont concouru à son élaboration. Débutant par des rappels bien utiles, sur le capital fixe et circulant, sur le salaire direct ou socialisé (à ce sujet, Christophe Darmangeat rejette la distinction illusoire entre cotisations patronales et salariales), il part du postulat selon lequel le profit, sous toutes ses formes, n’est que l’autre nom du revenu de la propriété. Les calculs qu’il propose tendent à évaluer la répartition de la valeur ajoutée, en France, à 75% pour les salaires et 25% pour le profit. Lire la suite