Marx ? Quel Marx ?, Anders Ramsay, 21 Décembre 2009
Maintenant que le marxisme et mort et enterré, comme on dit, on peut de nouveau lire Marx. Mais pour ce faire, il est nécessaire selon Anders Ramsay de corriger les interprétations antérieures de son œuvre. En particulier celles qui voient la monnaie et le crédit comme des phénomènes superficiels, à partir d’une compréhension naturaliste de la valeur marxienne, la concevant comme étant inhérente à une marchandise. Ce volet du marxisme néglige le rôle contemporain joué par le crédit dans la reproduction du capital.

Dans la préface de la première édition du livre I du Capital, Karl Marx écrit : « En toute science, c’est toujours le début qui est difficile. C’est donc la compréhension du premier chapitre, notamment de la section qui contient l ‘analyse de la marchandise, qui causera le plus de difficulté
Envisagé par son auteur comme « le plus redoutable missile qui ait jamais été envoyé à la tête des bourgeois » 

La parution en castillan du texte du professeur Michael Heinrich (Freie Universität Berlin) aux éditions Escolar y Mayo est une double raison de se réjouir pour le lecteur hispanophone : en premier lieu, parce que c’est la première parution en castillan d’un texte de Michael Heinrich, qui est l’un des auteurs les plus remarquables de ce que l’on connaît en Allemagne comme la « nouvelle lecture de Marx ». Et en second lieu, parce qu’est mise à la disposition du public une splendide traduction en espagnol de César Ruiz Sanjuán, qui est à la fois le prologue et la contextualisation de l’œuvre et du travail du professeur évoqué. Il s’agit d’une lecture critique des trois volumes du
À bien des égards, le livre Sur le marxisme occidental de Perry Anderson est emblématique du traitement du marxisme occidental, du moins dans la littérature anglophone. Comme les contributions de Jay et Jacoby, pour Anderson, le marxisme occidental a pris fin dans les années 1960. Si l’on peut dire qu’une telle périodisation enregistre le recul de Marx par ceux qui se sont appropriés l’héritage du marxisme occidental – comme la deuxième génération de la théorie critique de l’École de Francfort – ou ceux qui ont rejeté ses « méta-récits » pour un ensemble de méta-récits plus suspects – c’est-à-dire la condition postmoderne – elle néglige aussi les développements souterrains ultérieurs de la pensée marxiste. Néanmoins, la comparaison que fait Anderson, entre parenthèses, entre Theodor W. Adorno et Louis Althusser peut être considérée comme apportant un éclairage sur les similitudes frappantes entre les deux nouvelles lectures de Marx élaborées par les étudiants d’Adorno et d’Althusser, qui ont été effectivement ignorées par les chercheurs anglophones (et francophones ?). Dans ce qui suit, j’étaye ces similitudes. Je tente également d’ébranler les motifs d’incompatibilité entre ces nouvelles lectures. Enfin, j’indique certaines façons dont ces deux nouvelles lectures ont été utilisées pour se compléter de façon fructueuse dans la récente théorie marxienne allemande.
Relire Engels. Retour sur la recension engelsienne 
Recension par Chris O’Kane de Michael Heinrich, An Introduction to the Three Volumes of Karl Marx’s Capital
Recension par Chris Byron de Michael Heinrich, Karl Marx and the Birth of Modern Society: The Life of Marx and the Development of His Work (Volume I: 1818-1841)
Profit raten: On Coronavirus and Crisis — Michael Heinrich
La fonction de la katabase chez Marx.
Pourquoi revenir à Marx? Michael Heinrich
Ambivalences: Présentation de La science de la valeur