Alain Bihr, La préhistoire du capital. Le devenir-monde du capitalisme. (2006)
« Selon une légende tenace, inventée et mise en forme par le libéralisme dès le XVIIIe siècle, le capitalisme serait né de la seule extension des rapports marchands et monétaires, tenus eux-mêmes comme le prolongement de «l’économie naturelle». Légende colportée, sciemment ou à leur insu, par des générations d’économistes, d’historiens et de sociologues.
Alain Bihr sape cette légende, en revenant sur le long et tortueux cheminement à travers lequel s’est formé le capital, ce rapport de production si singulier qui donne naissance au capitalisme. En prenant appui sur l’esquisse par Marx d’une triple lignée historique – distinguant les sociétés «asiatiques», les sociétés antiques méditerranéennes et les sociétés européennes médiévales – l’auteur cherche à comprendre pourquoi ce n’est qu’au sein du féodalisme, européen mais aussi japonais, que ce rapport de production a pu voir le jour et entamer son développement, jusqu’à se mettre en état de partir à la conquête du restant du monde. Cela conduit Alain Bihr à souligner la part décisive qu’y ont pris les processus politiques, au premier rang desquels figurent évidemment les luttes de classes, mais aussi l’édification des embryons d’Etats modernes. »
Lire la suite