Archives de catégorie : Histoire

Le socialisme avant Marx, récension

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Manfred Hahn, Hans Jörg Sandkühler (éds), Sozialismus vor Marx, Pahl Rugenstein, 1984.

Pour comprendre Marx, il convient de saisir le champ de ce qu’était le socialisme dans le mouvement ouvrier naissant de son époque, et la conscience qui avait émergé déjà avant les écrits de Marx sur la nécessité de renverser intégralement les rapports sociaux spécifiques au capitalisme. Pour ce faire, il est avant tout nécessaire de se défaire de la dénomination « utopique » pour qualifier les socialismes avant Marx.

L’appellation de « socialisme utopique » est particulièrement fameuse en ce que le court texte Socialisme utopique et socialisme scientifique d’Engels ou le Manifeste communiste, constituent les lectures les plus répandues au sein des mouvements politiques se revendiquant de ces auteurs.

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Présentation de nouvelle parution: Lexique Marx II, « Révolution », L. Janover, M. Rubel, Smolny 2021

Ce vendredi 30 avril 2021 paraît le deuxième volume du « Lexique Marx ». Cet ouvrage s’inscrit dans le projet de publication des articles commis par Louis Janover et Maximilien Rubel entre 1978 et 1985 dans les « Etudes de marxologie » en vue d’un « Lexique Marx ». Il réunit deux articles qui divisent en deux ce deuxième volume du projet éditorial porté par le collectif d’édition Smolny.

Il est indiscutable que la conception que l’on a de la société socialiste implique d’emblée celle du mouvement qui y mène, la révolution. Pour autant, on ne peut pas se satisfaire de déclarations semblables à celles que l’on peut glaner dans l’Idéologie allemande comme « le communisme, c’est le mouvement réel qui abolit l’état actuel ». Si l’on sait que Marx se qualifiait lui-même de « révolutionnaire », on sait donc moins quel sens il entendait prêter à ce qualificatif dont il s’est fréquemment revendiqué.

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Maurice Dommanget, L’Introduction du marxisme en France, 1969

En 1969, il existe encore assez peu de contributions francophones sur ce sujet: la manière dont effectivement Marx a été lu et a été présent dans le mouvement ouvrier en France. Et aujourd’hui encore. Une des premières contributions sur la pénétration du marxisme en France date de 1947, elle est d’Alexandre Zévaès. On trouve aussi quelques indications dans l’Histoire du socialisme européen d’Elie Halévy (quelques chapitres) en 1948, et dans la Tragédie du marxisme de Michel Collinet (quelques passages), aussi de 1948 ou encore dans Karl Marx et la Commune de Jean Bruhat, (in Cahiers du Bolchevisme, 1933) et enfin Karl Marx et le mouvement ouvrier français après la Commune d’André Ferrat, (in Cahiers du Bolchevisme, 1933). Par la suite, les différentes évolutions qu’ont pu connaître le marxisme ne s’interrrogent plus spécifiquement sur la manière dont Marx a effectivement imprégné ou non les milieux ouvriers. Cette étude de Maurice Dommanget, aussi courte soit-elle, nous permet de dresser un triste constat: Marx allait rester longtemps inconnu en France dans les milieux ouvriers.

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Qu’est-ce que le capitalisme ?, extrait de Critique de l’économie politique, une introduction, Michael Heinrich

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Extrait de Critique de l’économie politique, une introduction, Michael Heinrich

Traduit par I.J.

Les sociétés contemporaines sont traversées par de nombreux rapports de domination et d’oppression qui prennent différentes formes. On trouve des rapports de genre asymétriques, des discriminations racistes, d’énormes différences en termes de propriété avec une influence sociale correspondante, des stéréotypes antisémites, la discrimination de certaines orientations sexuelles. Quant à déterminer la manière dont ces rapports de domination s’articulent les uns aux autres et en particulier si l’un d’eux est plus fondamental que les autres, cela a fait l’objet de nombreux débats. Si par la suite les rapports de domination et d’exploitation d’origine économique seront au premier plan, ce n’est pas parce qu’ils seraient les seuls « valides ». Par ailleurs, on ne peut pas parler de tous en même temps. Dans la critique de l’économie politique de Marx, il s’agit en premier lieu des structures de la société capitaliste, c’est pourquoi elles sont au centre de cette Introduction. Pourtant, il ne faudrait pas s’abandonner à l’illusion qu’avec une analyse des fondements du mode de production capitaliste tout soit déjà dit au sujet des sociétés capitalistes.

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Les guerres économiques de l’opium [FRANCE CULTURE]

Résultat de recherche d'images pour "guerres de l'opium"58 minutes

Episode essentiel dans le processus d’expansion du capitalisme, comme l’a décrit Rosa Luxemburg dans l’Accumulation du capital, les guerres de l’opium sont retracées dans cette émission.

« Originaire d’Europe mais importé dès le haut Moyen-Âge vers la Chine, le Papaver somniferum, ou pavot servant à la fabrication de l’opium, va rapidement être au cœur des relations commerciales et de pouvoir entre l’empire du Milieu et les puissance européennes. »

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Marche ou grève – Episode 1 [FRANCE CULTURE]

59 minutes

Une brève histoire de la grève, une introduction intéressante.

« Illégal puis toléré à partir de 1864, le droit des travailleurs n’est reconnu et garanti qu’à partir de 1946. Cesser le travail pour revendiquer son amélioration : une pratique qui va s’institutionnaliser et se banaliser progressivement, modifiant le visage de la grève et des grévistes. »

 

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Alain Bihr, La préhistoire du capital. Le devenir-monde du capitalisme. (2006)

Alain Bihr, La préhistoire du capital. Le devenir-monde du capitalisme. (2006)

« Selon une légende tenace, inventée et mise en forme par le libéralisme dès le XVIIIe siècle, le capitalisme serait né de la seule extension des rapports marchands et monétaires, tenus eux-mêmes comme le prolongement de «l’économie naturelle». Légende colportée, sciemment ou à leur insu, par des générations d’économistes, d’historiens et de sociologues.

Alain Bihr sape cette légende, en revenant sur le long et tortueux cheminement à travers lequel s’est formé le capital, ce rapport de production si singulier qui donne naissance au capitalisme. En prenant appui sur l’esquisse par Marx d’une triple lignée historique – distinguant les sociétés «asiatiques», les sociétés antiques méditerranéennes et les sociétés européennes médiévales – l’auteur cherche à comprendre pourquoi ce n’est qu’au sein du féodalisme, européen mais aussi japonais, que ce rapport de production a pu voir le jour et entamer son développement, jusqu’à se mettre en état de partir à la conquête du restant du monde. Cela conduit Alain Bihr à souligner la part décisive qu’y ont pris les processus politiques, au premier rang desquels figurent évidemment les luttes de classes, mais aussi l’édification des embryons d’Etats modernes. »

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La Classe ouvrière sous le Troisième Reich par Tim Mason

La Classe ouvrière sous le Troisième Reich

Texte de l’historien anglais Tim Mason (1940-1990) publié en brochure par Echanges et Mouvement en mai 2005.

Publié en anglais dans Past and Present n° 33, avril 1966, pp 112 -141. Traduction Gaël Cheptou.

Un des travaux les plus essentiels et importants sur cette séquence historique.

 

« Les mois qui suivirent la destruction physique des syndicats, le 2 mai 1933, furent marqués par le chaos et la confusion dans la vie économique et sociale en Allemagne ainsi que par la plus grande incertitude, dans l’esprit de tous les groupes dominants (industriels, fonctionnaires comme dirigeants du Parti), sur la forme du nouvel ordre social. Peu à peu, en conséquence de la terreur et d’âpres batailles dans les groupes dominants, les orientations du développement devinrent plus strictes : les théoriciens verbeux de « l’ordre social corporatiste » furent éliminés par les praticiens de la suprématie du Parti (2) ; l’aspiration profonde de la base du parti d’en finir avec la grande industrie apparut totalement incompatible avec la tâche plus urgente d’en finir avec les conséquences du Traité de Versailles (3). Deux nouvelles institutions et une ancienne apparurent dans un équilibre malaisé alimenté par des suspicions mutuelles pour préserver, exhorter et exploiter le corps mutilé de la classe ouvrière allemande. »

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De chaque côté du Rhin, naissance et mort d’éphémères « républiques socialistes »

Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, co-fondateurs de la Ligue spartakiste, assassinés à Berlin le 15 janvier 1919, à la fin d'une « semaine sanglante » qui allait devenir l'un des stigmates de la République de Weimar

De chaque côté du Rhin, naissance et mort d’éphémères « républiques socialistes »

Emission radio sur La Marche de l’histoire (France culture).

De Kiel à Berlin, du mouvement spartakiste à la République des Conseils de Bavière en passant, outre-Rhin, par la République d’Alsace-Lorraine, 1919 marque aussi la naissance d’éphémères républiques ouvrières, qui empruntent au modèle de la révolution soviétique et seront réprimées dans le sang.

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Une sélection bibliographique sur la Révolution allemande (La Sorbonne)

La révolution allemande de 1918 – 1919. Une bibliographie.

Le 15 janvier 1919 Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht étaient assassinés à Berlin marquant la fin du processus révolutionnaire engagé en Allemagne en octobre 1918. C’est l’occasion, à un siècle de distance, de se replonger dans l’évènement à partir d’une sélection d’ouvrages présents dans les fonds de la BIS.

Richard Müller, Le Sisyphe de la révolution allemande

Le Sisyphe de la révolution allemande

Un article de Jean-Jacques Marie sur le livre « Richard Müller, l’homme de la révolution de novembre 1918 », paru aux éditions Les Nuits Rouges en 2018.

Le 1er mai 1916, le révolutionnaire allemand Karl Liebknecht, en uniforme, distribue des tracts au centre de Berlin et harangue les manifestants qu’il avait appelés à se rassembler contre la guerre. Il est arrêté et sera à la fin du mois d’août condamné à quatre ans et un mois de prison. Les  27 et 28 juin 1916, pour protester contre son arrestation, des grèves massives éclatent dans plusieurs centres industriels de l’Allemagne. Leurs organisateurs sont un groupe de moins d’une centaine d’ouvriers qui se donnent le nom de Revolutionären Obleute ( « délégués révolutionnaires »).

Lire la suite sur le blog En attendant Nadeau