Le dernier Marx

Le dernier Marx

Dans la dernière décennie de sa vie, Karl Marx entame un vaste travail de recherche sur les sociétés pré-capitalistes, à travers notamment la lecture des grands anthropologues et historiens de son siècle tel Lewis Morgan.
« Le dernier Marx » présente, pour la première fois en français, des traductions d’extraits des notes prises lors de ces recherches, ainsi que les textes les plus importants écrits à ce sujet par différents auteurs. On y découvre un Marx toujours passionné et prêt à remettre en cause certains présupposés déterministes et « eurocentriques » de sa pensée, loin de la figure monolithique forgée par ses épigones.
Comme au siècle dernier on a redécouvert le jeune Marx, sa fougue et sa poésie combattante, il faut redécouvrir le « dernier Marx », meilleur remède à toutes les orthodoxies qu’on a construit en son nom mais contre lui.

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Michael Heinrich’s ‘New Reading’ of Marx—A Critique, Pt 1

 

Dans cet article, Sam Williams expose la première partie de sa critique de l’article de Michael Heinrich paru dans la Monthly Review paru en 2013. Il y amorce une critique plus globale de la contribution de Michael Heinrich.

Michael Heinrich’s ‘New Reading’ of Marx—A Critique, Pt 1

The April 2013 edition of Monthly Review published an article entitled “Crisis Theory, the Law of the Tendency of the Profit Rate to Fall, and Marx’s Studies in the 1870s” by German Marxist Michael Heinrich. This is the same issue that published John Bellamy Foster’s “Marx, Kalecki, and Socialist Strategy,” which I examined the month before last.

Michael Heinrich teaches economics in Berlin and is the managing editor of “PROKLA A Journal for Critical Science.” His “new reading” of Marx apparently dominates the study of Marx in German universities.

The publication of Heinrich’s article brought about a wave of criticisms on the Internet from Marxists such as Michael Roberts who base their crisis theory precisely on Marx’s law of the “tendency of the rate of profit to fall,” or TRPF for short.

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Dialektik der Wertform de Hans Georg Backhaus.

Ouvrage cardinal de la Neue Marx-Lektüre, Dialektik der Wertform de Hans Georg Backhaus.

 

« Backhaus et Reichelt, furent  de ceux à partir de 1968, qui élaborèrent et fondèrent une interprétation logique de la théorie marxienne de la valeur, une interprétation logique des déterminations  les plus abstraites du capital contenues dans le Marx de la maturité. Car Marx ne part pas du matériel historico-empirique du capitalisme (sa genèse historique), mais de sa charpente logique déjà déployée, quand le capitalisme fonctionne déjà sur ses propres bases. Marx dans son oeuvre développe une théorisation où les rapports qu’entretiennent les catégories critiques (marchandise, travail abstrait, capital…)  ne peuvent pas se baser sur leur chronologie historique. » Voir pour plus de précisions l’article de Clément Homs sur palim-psao, sur l’article « Dialectique de la forme-valeur ».

Lien vers le pdf incluant la plupart des articles de Hans-Georg Backhaus.

La Neue Marx-Lektüre : critique de l’économie et de la société, par R. Bellofiore et T. R. Riva (revue période)

La Neue Marx-Lektüre : critique de l’économie et de la société

Même si nous n’en partageons pas toutes les critique, cet article permet d’avoir un aperçu assez complet sur un mouvement important en Allemagne, mais qui n’a connu presque aucun relais en France, sinon par ses épigones de la « Critique de la valeur », dont certains de ses membres proviennent de la Neue Marx-Lektüre. Il conviendrait de s’interroger sur cette lacune dans le paysage théorique français et de la combler.

 

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Marx en Enfer, la Critique de l’économie politique comme katabase, par William Clare Roberts

Marx in Hell: The Critique of Political Economy as Katabasis

This paper examines one of the many Judeo-Christian allu-
sions in Marx’s corpus, his citations of Dante in the “1859
Preface” and the preface to the first edition of Capital. It demon-
strates that Marx borrowed key features of Dante’s Inferno for
his own critique of political economy, and that Marx thereby
situated his critical journey through economics as the heir to
the Western tradition of the katabasis, the formative descent
into the underworld. This undermines the dichotomization of
religion and science prevalent in Marxology, and suggests that
Marx must be read outside both of these traditional categories.

Marx in Hell: The Critique of Political Economy as Katabasis en pdf

Marxisme et crise économique. Nicolas Dessaux

Marxisme et crise économique

Nicolas Dessaux

Transcription de l’intervention de Nicolas Dessaux à Lyon le 18 mars dernier, où l’association Table rase l’avait invité. pdf non corrigé]

Marx, le Capital et les crises économiques

On m’a confié la difficile tâche de parler du Capital de Marx et des éléments de compréhension et réflexion qu’il offre face aux crises du capitalisme, question d’actualité s’il en est. Étant donné l’immensité des débats qui ont traversé le marxisme, au sens large, depuis plus d’un siècle, sur cette question, de débats qui se poursuivent toujours et que chaque nouvelle crise relance, je me dois de poser quelques bases qui me paraissent essentielles pour aborder la question, théoriquement et politiquement.

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La production de plus-value absolue

Commentaire par Michael Heinrich du début du chapitre 5 du Capital : Procès de travail et procès de valorisation

 

 

Traduction d’un extrait de « Wie das Marxsche Kapital lesen? » (Comment lire le Capital de Marx?) vol. 2, de Michael Heinrich. Le volume 1 portant sur les chapitres 1 et 2 est paru aux éditions Smolny.

Comme indiqué à la fin du 4e chapitre, il est maintenant question du procès de production. La table des matières montre bien que la production n’est pas uniquement le thème de la troisième section, mais aussi de la quatrième et de la cinquième. Il n’est pas immédiatement expliqué ce qui est entendu par « survaleur absolue ». Cela n’aura lieu que dans le 10e chapitre, c’est-à-dire dans le quatrième paragraphe.

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Notes de lecture: Théo Dietrich

DIETRICH (Théo). — La pédagogie socialiste. Fondements et conception, François Maspero, 1973.

Contribution à la pédagogie inférée à partir de l’anthropologie de Marx (IA, l’homme totalement développé), mais aussi sur des indications éparses, comme 10e thèse du Manifeste (réunion de l’éducation et de la production), éducation polytechnique du tome 2 du Capital.

Wittig et Anweiler (Polytechnische Bildung). Pour Dietrich, l’apport spécifique de Marx est cette interaction entre production et éducation

Dans la Critique du programme de Gotha la suppression du travail des enfants qualifié de réactionnaire, parce qu’il est bon de combiner « de bonne heure le travail productif avec l’instruction est un des moyens des plus puissants de transformation de la société actuelle ». Evidemment, on voit ici valeur positive accordée au travail, une valeur éducative. La question : est-il un moment nécessaire à arriver à cet autre travail, « l’activité émancipatrice » des Manuscrits de 18441 ? Problème d’une conception qui veut des étapes.

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Notes de lecture: Robin Small

Robin Small : Karl Marx, The Revolutionary as Educator, Springer, 2014

Le travail le plus conséquent qui ait été fait aujourd’hui sur la question de l’éducation chez Marx a été réalisé par Robin Small. Ce dernier a notamment recensé tous les écrits de Marx sur l’éducation1. Partant des Thèses sur Feuerbach, Small constate la duplicité de la tâche qui revient au révolutionnaire : comprendre et s’engager (p.2).

Marx est à considérer comme un « éducateur », parce qu’il écrivait pour des gens qui cherchaient à comprendre ce qui n’allait pas dans la société, et la manière de la changer. Il n’a rien écrit exclusivement sur l’éducation, il n’a pas été professeur ou chercheur à l’université. En tant qu’il critiquait la société dans son ensemble, tout ce qui touche à l’éducation doit être considéré au prisme de cette approche. Pour Small, en plus d’une compréhension de l’éducation au moment où Marx vivait, nous avons « un plan détaillé pour l’éducation du futur » (p.2)

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Classe, lutte de classe et déterminisme historique, Michael Heinrich

Classe, lutte de classe et déterminisme historique Michael Heinrich

Extrait du livre de Michael Heinrich, Kritik der politischen Ökonomie. Eine Einführung (Critique de l’économie politique. Une introduction), chapitre 10.3. Le chapitre 10 dont cet extrait est la troisième et dernière partie, s’appelle Le fétichisme des rapports bourgeois.

 

De nombreux courants du marxisme traditionnel ont compris l’analyse de Marx comme étant avant tout une analyse de classe et de la lutte entre bourgeoisie et prolétariat. Pour la majorité des conservateurs et des libéraux aujourd’hui, les concepts de « classe » et en particulier celui de « lutte de classes » sont « idéologiques », ce qui ne veut rien dire de plus que « non-scientifiques ». En règle générale, c’est surtout à gauche que l’on utilise ces concepts. Il est important de rappeler tout d’abord que le « discours de classe » n’est en aucun cas spécifique à la contribution de Marx. Déjà avant lui, les historiens bourgeois parlaient de classes et de lutte de classes, et David Ricardo, le plus important représentant de l’économie politique classique, avait même dégagé que les trois grandes classes des sociétés capitalistes (capitalistes, propriétaires fonciers et travailleurs) avaient des intérêts fondamentalement opposés.

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La critique matérialiste de l’État. Une introduction? de Moritz Zeiler. Présentation de l’oeuvre

La critique matérialiste de l’État.
Une introduction

de Moritz Zeiler

Zeiler, Moritz:
Materialistische Staatskritik
Eine Einführung
1. Auflage 2017, Schmetterling Verlag (lien)

Présentation

Au sein de la gauche anticapitaliste, la question de l’État est synonyme d’un clivage profond. Le spectre d’interprétations s’étend de son idéalisation à sa diabolisation, de sa prise de contrôle à son abolition. Alors que pour certains, l’État est le garant de l’intérêt général, d’autres le considèrent comme un instrument de domination de classe, et d’autres encore le considèrent comme le terrain de luttes sociales.

Dans cette introduction, Moritz Zeiler présente les thèses principales de la théorie marxienne et marxiste de l’État en les articulant sur ce qu’il identifie comme les éléments centraux de la théorie marxienne de la société : Analyse, critique et subversion. Partant des réflexions fragmentaires de Marx et d’Engels sur l’État et la politique, puis présentant la théorie instrumentale de l’État chez Lénine, il expose les théories de l’hégémonie du marxisme occidental de Gramsci, Althusser et Poulantzas, de même que les analyses de Paschunakis sur le lien entre forme-marchandise, forme-droit et forme-État, pour reconstruire le lien qu’elles entretiennent avec les travaux qui s’en inspireront, c’est-à-dire ceux d’Agnoli, Hirsch, Holloway et d’autres encore. Ce livre retrace finalement les débats sur le lien entre l’État et le fascisme, tout en faisant une place aux critiques libertaires de l’État, et aux contributions féministes, sans oublier d’expliciter les enjeux actuels de cette question.

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