Marx ? Quel Marx ?, Anders Ramsay, 21 Décembre 2009
Maintenant que le marxisme et mort et enterré, comme on dit, on peut de nouveau lire Marx. Mais pour ce faire, il est nécessaire selon Anders Ramsay de corriger les interprétations antérieures de son œuvre. En particulier celles qui voient la monnaie et le crédit comme des phénomènes superficiels, à partir d’une compréhension naturaliste de la valeur marxienne, la concevant comme étant inhérente à une marchandise. Ce volet du marxisme néglige le rôle contemporain joué par le crédit dans la reproduction du capital.

La question de l’éthique marxienne et dans l’histoire du mouvement ouvrier est centrale. Elle a en particulier été soulevée par des auteurs français, aux antipodes desquels se trouvent Althusser et Rubel. Un livre vient nous apporter une vision particulière, dont on peut cependant d’ores et déjà identifier certains écueils, comme l’importance conférée à la dialectique, ou au matérialisme historique. Ne nous y arrêtons pas et lisons la recension parue sur
Un billet de Christophe Darmangeat (
Maximilien Rubel
La fin de l’utopie, Herbert Marcuse, 1968

C
Envisagé par son auteur comme « le plus redoutable missile qui ait jamais été envoyé à la tête des bourgeois »
Adolfo Rodriguez-Herrera est actuellement professeur d’histoire de la pensée économique à l’Université du Costa Rica (UCR). En 1994, il défend sa thèse à Louvain-La-Neuve (Belgique) sur l’histoire du problème de la transformation avec dans le jury Bruce Roberts, Suzanne de Brunhoff et Jacques Gouverneur. Si Adolfo Rodriguez-Herrera envisageait initialement une thèse sur le développement dans les pays socialistes (sous la direction de Jean-Philippe Peemans), ce projet devra être abandonné, notamment en raison d’un manque patent de données.
Ce livre se présente comme un essai littéraire, le témoignage de la rencontre entre un homme, Marx et le monde qui nous entoure. L’auteur nous raconte sa nouvelle rencontre avec le Capital, et nous plonge simultanément dans les conditions de son écriture. L’alternance qui se trouve dans le titre entre mort et vivant est structurante, le regard se pose successivement sur la tombe de Marx et sa vie. A l’aide de comparaison avec des auteurs contemporains de Marx comme Gogol ou Dickens, il donne une profondeur littéraire et vivante à ce qui parfois peut avoir l’aspect d’une description froide et abstraite du fonctionnement du capitalisme. En mettant par exemple en parallèle les propos de Marx sur l’habit (exemple utilisé dans le Capital pour développer la forme-valeur) et les habits qu’il portait effectivement, il fait s’immiscer une autre dimension : celle de la corporéité brute subissant la misère de plein fouet.
La parution en castillan du texte du professeur Michael Heinrich (Freie Universität Berlin) aux éditions Escolar y Mayo est une double raison de se réjouir pour le lecteur hispanophone : en premier lieu, parce que c’est la première parution en castillan d’un texte de Michael Heinrich, qui est l’un des auteurs les plus remarquables de ce que l’on connaît en Allemagne comme la « nouvelle lecture de Marx ». Et en second lieu, parce qu’est mise à la disposition du public une splendide traduction en espagnol de César Ruiz Sanjuán, qui est à la fois le prologue et la contextualisation de l’œuvre et du travail du professeur évoqué. Il s’agit d’une lecture critique des trois volumes du
À bien des égards, le livre Sur le marxisme occidental de Perry Anderson est emblématique du traitement du marxisme occidental, du moins dans la littérature anglophone. Comme les contributions de Jay et Jacoby, pour Anderson, le marxisme occidental a pris fin dans les années 1960. Si l’on peut dire qu’une telle périodisation enregistre le recul de Marx par ceux qui se sont appropriés l’héritage du marxisme occidental – comme la deuxième génération de la théorie critique de l’École de Francfort – ou ceux qui ont rejeté ses « méta-récits » pour un ensemble de méta-récits plus suspects – c’est-à-dire la condition postmoderne – elle néglige aussi les développements souterrains ultérieurs de la pensée marxiste. Néanmoins, la comparaison que fait Anderson, entre parenthèses, entre Theodor W. Adorno et Louis Althusser peut être considérée comme apportant un éclairage sur les similitudes frappantes entre les deux nouvelles lectures de Marx élaborées par les étudiants d’Adorno et d’Althusser, qui ont été effectivement ignorées par les chercheurs anglophones (et francophones ?). Dans ce qui suit, j’étaye ces similitudes. Je tente également d’ébranler les motifs d’incompatibilité entre ces nouvelles lectures. Enfin, j’indique certaines façons dont ces deux nouvelles lectures ont été utilisées pour se compléter de façon fructueuse dans la récente théorie marxienne allemande.
Un texte très informatif et riche qui retrace le parcours de Maximilien Rubel, au travers notamment des compte rendus des séances du Groupe communiste de conseils, qui publie les Cahiers de discussion pour le socialisme de conseil. On y retrouve la nature des discussions mais aussi des contributions de Rubel dans ce groupe. Il est autant celui qui assure une communication avec d’autres groupes à l’international, que celui qui propose de véritables chantiers de réflexion. Rédigé par son ami Ngô Van, le texte montre aussi à quel point Rubel entretient des liens d’amitié forts avec ses camarades politiques. A lire 
