Archives de catégorie : General

Le problème de la transformation, ce « caillou dans la chaussure du marxisme », entretien avec Adolfo Rodriguez-Herrera, auteur de Travail, valeur et prix, 2021.

Adolfo Rodriguez-Herrera est actuellement professeur d’histoire de la pensée économique à l’Université du Costa Rica (UCR). En 1994, il défend sa thèse à Louvain-La-Neuve (Belgique) sur l’histoire du problème de la transformation avec dans le jury Bruce Roberts, Suzanne de Brunhoff et Jacques Gouverneur. Si Adolfo Rodriguez-Herrera envisageait initialement une thèse sur le développement dans les pays socialistes (sous la direction de Jean-Philippe Peemans), ce projet devra être abandonné, notamment en raison d’un manque patent de données.

Le livre Travail, valeur et prix. Reprise et clôture d’un débat centenaire (1885-1985) à la lumière des textes marxiens publié dans la collection l’Esprit économique de L’Harmattan en 2021 est une version remaniée de cette thèse. La partie algébrique sur les différentes corrections de la procédure de Marx a été supprimée et deux chapitres ont été ajoutés, l’un sur l’origine de la discussion chez Ricardo et l’autre sur la mesure de la valeur (le temps de travail socialement nécessaire) parce que cet aspect n’avait pas été suffisamment traité dans la littérature alors qu’il est essentiel pour comprendre la relation entre travail, valeur et prix. Si la base du texte est donc un texte de 1994, un travail substantiel a été réalisé pour aboutir à cette version. Le livre a également été publié en espagnol aux Presses universitaires de l’Université nationale du Costa Rica (EDUNA).

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Recension : Kohei Saïto, La nature contre le capital. L’écologie de Marx dans sa critique inachevée du capital (Syllepse & Page 2, 2021).

La nature contre le capital - Editions SyllepseIntroduction

Ce livre se présente comme une réponse à la vague de littérature sur l’écologie chez Marx qui a déferlé depuis la fin des années 1990. L’objectif de toute contribution sur l’œuvre de Marx portant sur cette question spécifique consiste à déconstruire l’idée selon laquelle Marx serait productiviste, cultiverait un fétichisme des forces productives, ou bien encore serait « prométhéen » au sens où il aurait « une foi inébranlable dans le progrès allant jusqu’à penser qu’avec le développement de la technologie, l’être humain serait en mesure de manipuler le monde avec de plus en plus d’efficacité et de plus en plus à sa convenance » 1.

Cependant il s’agit aujourd’hui aussi de répondre aux contributions qui se sont justement données pour tâche de déconstruire cette idée, et Kohei Saïto estime que leur point commun est qu’elles cherchent à révéler la nature écologique de la critique marxienne du capitalisme en s’appuyant sur des passages isolés dans l’œuvre de Marx, et donc donnent ainsi l’impression « que celui-ci ne s’occupait de cette thématique que sporadiquement, et non systématiquement » 2. Il s’agit également de répondre à l’idée répandue maintenant dans les recherches marxologiques – et initiée par Alfred Schmidt dans son étude sur le concept de nature chez Marx – que ce dernier aurait simplement repris la théorie du métabolisme de Moleschott 3, ou encore subit l’influence de Ludwig Büchner 4.

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Dick Howard, Marx. Aux origines de la pensée critique, Le bien commun, 2001.

Marx : Aux origines de la pensée critique: Amazon.fr: Howard, Dick: LivresDick Howard est un professeur retraité, il est édité en France notamment dans la revue « Esprit » au sujet des USA, sur Habermas (2015), André Gorz (2014), dans la revue « Projet », dans la revue du MAUSS, et Critique. Il est notamment connu pour son livre Aux origines de la pensée politique américaine (Hachette Pluriel 2008). Il a étudié avec Paul Ricoeur à Paris, a travaillé avec Claude Lefort, Castoriadis et Habermas. On peut notamment lire cet article de lui : Lectures de Marx par la Nouvelle gauche en 1968.

L’ouvrage propose un retour au « Marx philosophe », sa critique de l’économie politique aurait en effet été la brèche dans laquelle a pu se glisser le totalitarisme. Cette idée est un lieu commun bien erroné, qui sous-tend en général les entreprises théoriques ayant pour ambition de retrouver la philosophie de Marx, autrement dit, de le vider de son contenu politique révolutionnaire. L’auteur reconnaît dans l’introduction sa dette à l’égard de Castoriadis et Lefort, présence que nous retrouvons dans un discours constant sur « le » politique, assez peu voire pas du tout défini, et surtout dans le chapitre conclusif : « Critique, utopie et politique démocratique ».

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Maurice Dommanget, L’Introduction du marxisme en France, 1969

En 1969, il existe encore assez peu de contributions francophones sur ce sujet: la manière dont effectivement Marx a été lu et a été présent dans le mouvement ouvrier en France. Et aujourd’hui encore. Une des premières contributions sur la pénétration du marxisme en France date de 1947, elle est d’Alexandre Zévaès. On trouve aussi quelques indications dans l’Histoire du socialisme européen d’Elie Halévy (quelques chapitres) en 1948, et dans la Tragédie du marxisme de Michel Collinet (quelques passages), aussi de 1948 ou encore dans Karl Marx et la Commune de Jean Bruhat, (in Cahiers du Bolchevisme, 1933) et enfin Karl Marx et le mouvement ouvrier français après la Commune d’André Ferrat, (in Cahiers du Bolchevisme, 1933). Par la suite, les différentes évolutions qu’ont pu connaître le marxisme ne s’interrrogent plus spécifiquement sur la manière dont Marx a effectivement imprégné ou non les milieux ouvriers. Cette étude de Maurice Dommanget, aussi courte soit-elle, nous permet de dresser un triste constat: Marx allait rester longtemps inconnu en France dans les milieux ouvriers.

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Sommaire de la MEGA2

Marx-Engels-GesamtausgabeL’édition MEGA2 est la collection la plus complète des travaux de Marx et Engels publiée en allemand aujourd’hui. Le projet de publier les œuvres complètes des deux philosophes dans leur langue natale devrait ainsi demander plus de 120 volumes. La publication s’organise en quatre sections : ouvrages et articles (Werke, Artikel, Entwürfe), Le Capital (« Das Kapital » und Vorarbeiten), correspondance (Briefwechsel) et notes marginales (Exzerpte, Notizen, Marginalien). Seule la deuxième section est entièrement publiée. Les volumes futurs des troisièmes et quatrièmes sections sont seulement disponibles en numérique.

L’édition de référence utilisée le plus couramment reste tout de même encore les Marx-Engels Werke (MEW), on en vient de plus en plus à un référencement croisé, vu la grande qualité du travail effectué par les équipes de la MEGA.

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Annonce conférence en ligne: Bicentenaire de la naissance d’Engels ([ENG]

On the occasion of Friedrich Engels’ 200th birthday, scholars and researchers around the world planned wide commemorations to remember and review his eminent spirit and achievements. German-speaking scholars also have a lot to share about Friedrich Engels. In the meantime, most of the work of the second Marx-Engels-Gesamtausgabe has been completed under the direction of the Berlin-Brandenburg Academy of Sciences and Humanities. MEGA2 particularly gives us important new insights into the life, time and work of Friedrich Engels.

Numerous conferences on Friedrich Engels were planned in Germany for 2020. Unfortunately, because of Covid-19, most of them have been cancelled or were held with the absence of planned Chinese speakers – e.g. the congress at the Bergische Universität Wuppertal.

The Online Forum „Talk to Engels“ is organized to fill in the regrettable gap.

The forum is initiated by the historian Eberhard Illner and the labor law expert Stefan Strassner

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Profit raten: On Coronavirus and Crisis — Michael Heinrich, juillet 2020

Profit raten: On Coronavirus and Crisis — Michael Heinrich

 

Translated from the German by Alexander Locascio

Ever since the coronavirus started keeping the world on edge, there have been arguments about how to interpret what’s happening. [1] From the far-right, we’ve been getting primarily absurd conspiracy theories. Liberal conservatives such as the historian Paul Nolte [2] regard it as the greatest rupture since the end of the Second World War, but have problems determining more precisely what the content of this rupture is.

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New readings and new texts: Marx’s Capital after MEGA2, Michael Heinrich, 2017, [VIDEO] [ENG]

New readings and new texts: Marx’s Capital after MEGA2 [ENG]

Dans cette conférence, Michael Heinrich présente le travail de la MEGA2 et les avancées que représente les nouvelles parutions. Il inscrit alors sa recherche dans la tradition de la Neue Marx Lektüre et précise en quoi il se distingue de cette école de lecture de Marx, notamment la question de la possibilité de la « reconstitution » de l’oeuvre de Marx, qu’il estime, lui, impossible et donc à ne pas garder comme telos dans notre lecture de Marx. Il explicite la nécessité de penser à nouveau l’utopie aujourd’hui.

 

Etudes sur Marx et le marxisme

 

 

Études sur Marx et le marxisme
• M. ABELES, Anthropologie et marxisme , Complexe, Bruxelles, 1976
• M. ADLER, Die Staatsauffassung des Marxismus , Cologne, 1974 (1922)
• M. AGLIETTA, Régulation et crises du capitalisme , Calmann-Lévy, Paris, 1976
• L. ALTHUSSER, Pour Marx , Maspero, 1965 ; Positions , Éd. sociales, 1976
• L. ALTHUSSER et al, Lire le Capital , 2e éd., 4 vol., Maspero, 1968
• R. ARON, Dix-Huit Leçons sur la société industrielle , Gallimard, 1962 ; La Lutte de classes , ibid. , 1964 ; D’une Sainte Famille à l’autre . Essais sur les marxismes imaginaires , ibid. , 1969
• S. AVINERI, The Social and Political Thought of Karl Marx , Cambridge, 1968
• N. BADALONI, Per il comunismo , Turin, 1972
• É. BALIBAR, Cinq Études du matérialisme historique , Maspero, 1974
• É. BALIBAR, C. LUPORINI & A. TOSEL, Marx et sa critique de la politique , ibid. , 1979
• É. BALIBAR & J.-P. LEFEBVRE, « Plus-value ou survaleur ? », in La Pensée , Paris, 1978
• M. BARBIER, La Pensée politique de Karl Marx , L’Harmattan, Paris, 1992
• J. BAUDRILLARD, Le Miroir de la production ou l’Illusion critique du matérialisme historique , Galilée, Paris, 1985
• J. BENARD, La Conception marxiste du capital , S.E.D.E.S., Paris, 1952
• C. BENETTI & J. CARTELIER, Marchands, salariat et capitalistes , Maspero, 1980
• W. BENJAMIN, « Thèses sur la philosophie de l’histoire », in Essais , II, Paris, 1983
• M. BERTRAND, Le Statut de la religion chez Marx et Engels , Éd. sociales, 1979
• E. BLOCH, Le Principe Espérance (Das Prinzip Hoffmung ), 3 vol., Gallimard, 1976, 1982, 1991
• O. BLOCH, « Marx, Renouvier et l’histoire du matérialisme », in La Pensée , no 191, 1977
• P. BOCCARA, Sur la mise en mouvement du capital , Éd. sociales, 1978
• E. VON BŒHM-BAWERK, Zum Abschluss des Marxschen Systems , Berlin, 1896
• N. BOUKHARINE, La Théorie du matérialisme historique , Anthropos, Paris, 1967
• F. BRAUDEL, Civilisation matérielle, économie et capitalisme , XVe-XVIIIe siècle , Armand Colin, Paris, 1979
• S. BRETON, Marxisme et critique , Desclée, Tournai-Paris, 1978
• S. DE BRUNHOFF, La Monnaie chez Marx , Éd. sociales, 1967 ; État et capital , Maspero-Presses universitaires de Grenoble, Paris-Grenoble, 1976
• J. Y. CALVEZ, La Pensée de Karl Marx , Seuil, Paris, 1956
• CENTRE D’ÉTUDES ET DE RECHERCHES MARXISTES, Sur le mode de production asiatique , Éd. sociales, 1969
• G. A. COHEN, Karl Marx’s Theory of History. A Defense , Oxford, 1978
• L. COLLETTI, Le Marxisme et Hegel , Champ libre, Paris, 1976
• B. DE GIOVANNI, La Teoria politica delle classi nel « Capitale » , Bari, 1976
• G. DELLA VOLPE, Rousseau et Marx , trad. R. Paris, Grasset, Paris, 1974
• H. DENIS, L’« Économie » de Marx, histoire d’un échec , P.U.F., 1980
• M. DOBB, Études sur le développement du capitalisme , Maspero, 1969 ; Theories of Value and Distribution since Adam Smith , Cambridge, 1973
• P. DOGNIN, Les Sentiers escarpés de Karl Marx , Cerf, Paris, 1977
• H. DRAPER, Karl Marx’s Theory of Revolution , vol. I : State and Bureaucracy ; vol. II : The Politics of Social Classes , New York, 1978
• G. DUMENIL, Le Concept de loi économique dans « Le Capital » , Maspero, 1978
• L. DUMONT, Homo Aequalis, Genèse et épanouissement de l’idéologie économique , Gallimard, 1977
• A. EMMANUEL, Le Profit et les crises , Maspero, 1974
• F. ENGELS, Études sur le « Capital » , Éd. sociales, 1950 ; Anti-Dühring , ibid. , 1957
• A. GRAMSCI, Cahiers de prison (Quaderni del carcere , 4 vol., 1975), 3 vol. parus, Gallimard, 1978, 1982, 1990
• H. GROSSMANN, Marx, l’économie politique classique et le problème de la dynamique , Champ libre, 1975
• J. HABERMAS, Théorie et pratique , 2 vol., Payot, Paris, 1975 ; Zur Rekonstruktion des Historischen Materialismus , Francfort, 1976
• M. HENRY, Marx , vol. 1 : Une philosophie de la réalité ; vol. 2 : Une philosophie de l’économie , Gallimard, 1976
• R. HILFERDING, Le Capital financier , Minuit, Paris, 1979
• E. HOBSBAWM, Introduction to : Karl Marx, Precapitalist Economic Formations , Londres, 1964
• E. HOBSBAWM dir., Storia del Marxismo , 4 vol., Turin, 1978-1982
• J. HYPPOLITE, Études sur Marx et Hegel , Marcel Rivière, 1960
• E. V. ILJENKOV, La Dialettica del astratto e del concreto nel « Capitale » di Marx , trad. du russe, Milan, 1961
• J. JAURÈS, Les Origines du socialisme allemand , Maspero, 1960
• « Le Jeune Marx », in Recherches internationales à la lumière du Marxisme , no 19, Paris, 1961
• K. KAUTSKY, L’Éthique et la conception matérialiste de l’histoire , Paris, 1965 ; La Révolution sociale , Paris, 1912 ; Der Weg zur Macht , Berlin, 1909 (Le Chemin du pouvoir , Anthropos, 1969)
• H. KELSEN, Socialismo e Stato trad. de l’all., Bari, 1978
• L. KOLAKOWSKI, Main Currents of Marxism , Oxford, 1978
• K. KORSCH, Marxisme et philosophie , Minuit, 1964
• G. LABICA dir., Dictionnaire critique du marxisme , P.U.F., 1982, 2e éd. augm. 1985 ; État, idéologie , C.N.R.S., Paris, 1991
• A. LABRIOLA, Essais sur la conception matérialiste de l’histoire , Gardon & Breach, Paris-Londres-New York, 1970
• H. LEFEBVRE, Pour connaître la pensée de Karl Marx , Paris, 1956 ; Problèmes actuels du marxisme , rééd. P.U.F. 1970 ; De l’État , 4 vol., U.G.E., 1976-1978
• V. I. LÉNINE, « Le Développement du capitalisme en Russie », in Œuvres complètes , t. III, Éd. sociales, Paris-Moscou, 1958-1965 ; « Les Trois Sources et les trois parties constitutives du marxisme », ibid. , t. XIX ; « Karl Marx », ibid. , t. XXI ; « L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme », ibid. , t. XXII ; « L’État et la révolution », ibid. , t. XXV
• A. LIPIETZ, Crise et inflation, pourquoi ? , Maspero, 1979 ; Le Monde enchanté. De la valeur à l’envol inflationniste , ibid. , 1983
• G. LUKACS, Histoire et conscience de classe , éd. de Minuit, 1960
• R. LUXEMBOURG, Grèves de masse, parti et syndicat , Spartacus, Paris, 1964 ; L’Accumulation du capital , 2 vol., Maspero, 1967
• H. DE MAN, Au-delà du marxisme , Seuil, 1974
• E. MANDEL, La Formation de la pensée économique de K. Marx , Maspero, 1967 ; Traité d’économie marxiste , 4 vol., ibid. , 1969
• P. MATTICK, Marx et Keynes , Gallimard, 1972
• M. MERLEAU-PONTY, Les Aventures de la dialectique , ibid. , 1955
• R. MILIBAND, Marxism and Politics , Oxford, 1977
• S. MOORE, Three Tactics. The Background in Marx , New York, 1963 ; Marx on the Choice between Socialism and Communism , Cambridge (Mass.), 1980
• P. NAVILLE, De l’aliénation à la jouissance , Marcel Rivière, 1957
• A. NEGRI, Marx au-delà de Marx , Bourgois, Paris, 1979
• O. NEGT & A. KLUGE, Öffentlichkeit und Erfahrung. Zur Organisationsanalyse von bürgerlicher und proletarischer Öffentlichkeit , Francfort, 1974
• E. PASUKANIS, La Théorie générale du droit et le marxisme , E.D.I., Paris, 1970
• G. PLEKHANOV, Les Questions fondamentales du marxisme , Éd. sociales, 1948
• G. POLANYI, La Grande Transformation (The Great Transformation , 1944), Gallimard, 1982
• N. POULANTZAS, Pouvoir politique et classes sociales , Maspero, 1968
• S. S. PRAWER, Karl Marx and World Literature , Oxford, 1976
• B. QUELQUEJEU, « K. Marx a-t-il constitué une théorie du pouvoir d’État ? », in Rev. Sci. philos. théol. , nos 1-2-3, Paris, 1979
• H. REICHELT, Zur logischen Struktur des Kapitalbegriffs bei Karl Marx , Francfort, 1972
• R. ROSDOLSKY, Zur Entstehungsgeschichte des Marxschen « Kapital » , Francfort, 1968 (1 vol. trad., La Genèse du « Capital » chez Karl Marx , Maspero, 1976)
• J. ROUGERIE, « Karl Marx, l’État et la Commune », in Preuves , nos 212-213, Paris, 1968
• M. RUBEL, Marx, critique du marxisme , Payot, 1964
• J.-P. SARTRE, Critique de la raison dialectique , Gallimard, 1960
• A. SCHMIDT, Der Begriff der Natur in der Lehre von Marx , Francfort, 1962
• L. SEBAG, Marxisme et structuralisme , Paris, 1964
• L. SEVE, Une introduction à la philosophie marxiste , Éd. sociales, 3e éd. 1986
• J. STALINE, Matérialisme dialectique et matérialisme historique , ibid. , s.d. (trad. du russe)
• G. SOREL, Matériaux d’une théorie du prolétariat (1921), rééd. Slatkine, Paris-Genève, 1980 ; La Décomposition du marxisme et autres essais , T. Paquot éd., P.U.F., 1982
• I. STEEDMAN, Marx after Sraffa , Londres, 1977
• F. TICHELMAN & I. HABIB, Marx on Indonesia and India , Trèves, 1983
• F. TOKEI, Zur marxistischen Geschichtstheorie , t. I : Zur Theorie der Gesellschaftsformen , t. II : Antike und Feudalismus , t. III : Zur Dialektik des Sozialismus , Budapest, 1977
• TRINH VAN THAO, Marx, Engels et le journalisme révolutionnaire , 3 vol., Anthropos, 1978-1980
• M. TRONTI, Ouvriers et capital , Bourgois, 1977
• M. TUGAN-BARANOWSKY, Theoretische Grundlagen des Marxismus , Leipzig, 1905
• P. VAN PAR˙S, Marxism Recycled , Cambridge Univ. Press-Maisons des sciences de l’homme, Cambridge (Mass.)-Paris, 1993
• P. VILAR, Une histoire en construction. Approches marxistes et problématiques conjoncturelles , Seuil, 1982
• J. M. VINCENT et al., L’État contemporain et le marxisme , Paris, 1975
• I. WALLERSTEIN, The Modern World System , 2 vol. parus, New York, 1974-1980
• K. WITTFOGEL, Le Despotisme oriental , trad. de l’angl., rééd. Minuit, 1977
• J. ZELENY, Die Wissenschaftslogik bei Marx und « Das Kapital » , Francfort-Vienne, 1972.

Table des matières du Capital

Matériel pour lire le Capital: Il est important de toujours avoir sous les yeux pendant sa lecture la table des matières, pour avoir un aperçu de la structure d’ensemble, mais surtout s’interroger au cours de sa lecture non pas seulement du développement conceptuel inhérent à chaque chapitre mais aussi dans son articulation avec les autres. (voir à ce sujet, Michael Heinrich, Comment lire le Capital de Marx? p. 43-45.

Karl Marx, Jean-Pierre Lefebvre (transl.)-Le Capital-Quadrige _ PUF (1993) (1)-985-990

Le marxisme après Marx, Pierre Souyri, 1970

Résultat de recherche d'images pour "pierre souyri le marxisme après marx"Pierre Souyri, Le marxisme après Marx, 1970

INTRODUCTION

Lorsque, douze ans après Marx, Engels disparaît à son tour en 1895, les hommes qui se considèrent comme leurs héritiers peuvent se sentir portés à l’optimisme. Sans doute de 1848 à 1871 toutes les insurrections ont-elles été écrasées, mais, rétrospectivement, ces défaites peuvent apparaître comme le résultat de l’immaturité des conditions nécessaires au renversement du capitalisme. Un prolétariat peu nombreux, faiblement concentré dans quelques régions industrielles encore rares, socialement hétérogène, politiquement mal éclairé et mal organisé ne pouvait pas alors triompher de l’ordre. Mais à l’orée du XXe siècle, les forces du prolétariat ont grandi au rythme même du développement capitaliste. Tandis que les nations d’Europe et la Russie s’engagent avec plus ou moins de rapidité dans l’industrialisation, que l’Amérique jette les bases de sa puissance future, l’Afrique et l’Asie, submergées par les puissances, sont entraînées dans l’orbite du capitalisme. En même temps que le mode de production capitaliste, le prolétariat tend à s’universaliser, et, en Europe du moins, il est déjà une puissance.

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Pour commencer avec Marx et le « marxisme »

Nombreux sont ceux qui entrevoient dans la critique par Marx du mode de production capitaliste une contribution essentielle, puissante. Qui n’en a jamais entendu parler en effet. Mais qu’en est-il exactement? Et puis, par où commencer dans cet immense dédale de textes? Voici l’objet de cette publication, qui vous invite à entrer pas à pas dans l’œuvre de Marx, mais aussi, parce qu’elle a eu une histoire lui étant postérieure, le « marxisme ». Il existe d’innombrables introductions, de qualités extrêmement diverses, nous essayerons d’y voir un peu plus clair aussi dans ces tentatives.

Malgré une pensée qui n’est pas encore aboutie sur certains points, il est incontournable de commencer par la lecture du Manifeste communiste.

Pour resituer Marx dans ce qui en a été fait par la suite, et qui est rassemblé sous la dénomination de « marxisme », nous vous invitons à lire cette excellente contribution de Pierre Souyri « Le marxisme après Marx« .

Ce court texte de Michael Heinrich revient sur la pertinence d’un retour à la lecture de Marx.

La spécificité de Marx est bien d’avoir produit une analyse extrêmement poussée du mode de production capitaliste. Pour commencer, voici donc une présentation simplifiée de ce qu’est le capitalisme par Michael Heinrich.

Vers la critique de l’économie politique

De son vivant, Marx n’a publié que le premier livre du Capital, il n’a pas terminé les deux autres, et ils furent édités par Friedrich Engels après la mort de Marx sur la base de ses manuscrits. Puisque le Capital est un fragment, de nombreux textes sont utilisés dont la plupart n’étaient pas publiés ni finis. Puisque Marx a eu une évolution particulière, qu’il a révisé ou changé certaines de ses conceptions, il est nécessaire de mettre en perspective tous ses écrits par rapport à la phase dans laquelle ils ont été produits. L’aperçu suivant sur les textes les plus importants touchant à la critique de l’économie se propose de donner les premiers éléments pour pouvoir s’orienter.

Manuscrits économico-philosophiques (dits Manuscrits de 1844 ou de Paris), 1844 ( MEW 40; MEGA I.Abt., Bd.2). Non publiés, non terminés, et auxquels Marx n’a pas donné de titre, ont été publiés pour la première fois en 1932. Marx s’y trouve fortement sous l’influence de la philosophie de « l’essence humaine » de Feuerbach, avec laquelle ce dernier critiquait la philosophie et la religion. Marx applique cette critique à l’économie : dans le capitalisme, les hommes sont « aliénés » (entfremdet) de leur véritable essence humaine, le communisme est l’abolition (Aufhebung) de cette aliénation. Marx critique ce qu’on appelle l’économie nationale en ce qu’elle considère cet état d’aliénation comme étant naturel, elle n’est par conséquent une science qu’au sein de cette aliénation.

Pour aller plus loin : écouter cette conférence (2h) qui permet de saisir la portée et la puissance du geste philosophique de Marx dans ces manuscrits.

Thèses sur Feuerbach (1845), L’idéologie allemande (1845/46) (MEW 3). Manuscrits non publiés du vivant de Marx, les Thèses sur Feuerbach seront publiés en 1888 et l’Idéologie allemande en 1932. Dans les deux textes, la philosophie (de Feuerbach) de l’essence humaine est critiquée, « l’essence » et « l’aliénation » sont pris pour des constructions philosophiques, et en tant que telles, rejetées. A leur place, ce sont les rapports économiques réels, forces productives et rapports de production, qui doivent être analysés. Quant à savoir si avec ce manuscrit il y a lieu une rupture avec la philosophie de l’essence, ou si Marx a par la suite encore une représentation bien précise de l’essence humaine et de l’aliénation, cela fait l’objet de vives discussions.

Articles dans la les Annales franco-allemandes:

Le manuscrit de Kreuznach

L’Idéologie allemande

 

Il existe de nombreuses introductions à Marx, nous en faisons la recension dans l’onglet « Introductions à Marx ».

Grundrisse (1857-1858)

Au sujet des Grundrisse

 

Ecrits en 1857 et 1858, ces manuscrits furent publiés pour la première fois en 1939 et ne connurent pas de renommée plus large avant la fin des années 60 et le début des années 70.

 

« le fond général de sa critique de la modernité capitaliste, ainsi que la nature et la signification des catégories fondamentales de sa critique y apparaissent très clairement. Le Capital est plus difficile à déchiffrer et sa lecture peut mener à des incompréhensions tant il est structuré comme une critique immanente – une critique amorcée à partir d’un point de vue immanent à son objet d’investigation. Pour cette raison, ses catégories peuvent être incomprises et perçues comme positives plutôt que critique. », Moishe Postone, Repenser Le Capital à la lumière des Grundrisse (lien).

 

 

La nécessité de la crise, Michael Heinrich, 2009

Paru dans Neues Deutschland, le 13/03/2009

Traduction I.J., le 13/03/2020

Dans cet article, Michael Heinrich présente de manière générale l’intérêt d’un retour à Marx pour expliquer les crises, mais surtout expose sa thèse de la crise comprise comme « réunification violente des deux sphères » de la production et de la consommation (pour plus de précisions, voir l’article Krisis und die Krise, bientôt disponible en français).

L’amplification de la crise l’année passée a remis la personne et l’œuvre de Karl Marx sous les projecteurs. Tels que les chiffres des ventes de ses livres le montrent, cet intérêt croît régulièrement depuis quelques années. Ce phénomène a atteint son apogée avec la rupture de stock du Capital l’automne dernier. Mais qu’a-t-il donc encore à nous dire sur la crise économique actuelle ? Cet intérêt nouveau n’est-il pas simplement dû à l’état déplorable dans lequel se trouvent les sciences économiques aujourd’hui ?

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Le fétichisme de la marchandise, par Fredy Perlman Introduction à « Essais sur la théorie de la valeur de Marx d’ISAAC ROUBINE

Le fétichisme de la marchandise, par Fredy Perlman

 

 

Introduction à « Essais sur la théorie de la valeur de Marx d’ISAAC ROUBINE

 

« Selon les économistes dont les théories prédominent actuellement aux Etats-Unis, la science économique* s’est substituée à l’économie politique, et cette Economie traite de la pénurie, des prix et de la répartition des ressources. Comme le définit Paul Samuelson, « l’Economie – ou l’économie politique comme on la dénommait auparavant… étudie la manière dont les hommes et les sociétés décident, avec ou sans l’usage de l’argent, d’employer des ressources productives limitées, qui pourraient trouver d’autres utilisations, pour consacrer un certain temps à élaborer diverses marchandises et à les distribuer afin qu’elles soient consommées, immédiatement ou dans l’avenir, par différentes personnes et groupes de la société. »

 

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