Le pouvoir social de la monnaie, Michael Heinrich, 2002 [ARTICLE]

Article paru sur le site agitationautonome.

Traduction d’un article de Michael Heinrich paru initialement dans le numéro de janvier/février 2002 de Blätter des iz3w Freiburg. L’auteur y traite de la conception marxienne de la monnaie, ce qui est l’occasion d’une confrontation avec la théorie économique néoclassique et la théorie keynésienne. Selon Heinrich, ces deux théories ont le défaut de concevoir la monnaie comme un simple moyen auxiliaire, ce qui les fait passer à côté du pouvoir réel de cette forme sociale particulière.

Continuer la lecture

La machine à fétiches – Qu’est-ce que la « formule trinitaire du capital » ? – D’après Michael Heinrich

Extraits de Critique de l’économie politique. Une introduction de Michael Heinrich (Kritik der politischen Ökonomie. Eine Einführung, Schmetterling Verlag).

La formule trinitaire du capital permet de relier les phénomènes de fétichisations et de mystifications inhérents au mode de production capitaliste : « Les différentes formes de fétiches et de mystifications […] ne sont pas déliées les unes des autres. Elles constituent un tout dont Marx dresse une esquisse à la fin du troisième livre du Capital. […] Cette formule trinitaire permet d’exprimer l’unité apparente de la valeur avec ses sources » (Michael Heinrich, Kritik der politischen Ökonomie, S.183-185).

Continuer la lecture

L’incomplétude théorique du Capital, Michael Heinrich, 2007

Résultat de recherche d'images pour "cercle incomplet tableau"

ContreTemps, no 20, Septembre 2007

Bien que Marx ait déclaré catégoriquement « je ne suis pas marxiste » et se soit indigné de l’idée selon laquelle il aurait développé un « système socialiste »’, le marxisme doctrinaire qui est né dans la social-démocratie avant la Première Guerre mondiale et a culminé dans le « marxisme-léninisme », s’est historiquement imposé. Pendant longtemps amis et ennemis l’ont confondu avec l’œuvre marxienne. Même aujourd’hui, où cet amalgame a perdu une grande part de pertinence, le « marxisme » traditionnel pèse encore comme « un cauchemar sur le cer­veau des vivants »2.

Continuer la lecture

Capitalisme vs. Etat ? Du « changement » selon la gauche anticapitaliste, Michael Heinrich, 2011

Résultat de recherche d'images pour "arbeiterräte marxismus"Capitalisme vs. Etat ? Du «changement» selon la gauche anticapitaliste

par Michael Heinrich, 2011

Publié sur le site palim-psao.

En Allemagne, Die Linke1 a mis en débat son projet de programme2 de gouvernement, dont l’adoption officielle est prévue à l’automne 2011, en vue des élections législatives de 2013. Dans cet article3, Michael Heinrich4 aborde la question des rapports entre capitalisme et Etat et se demande si le « changement » annoncé par Die Linke est davantage qu’un slogan creux. Au fil des notes de bas de page, nous nous pencherons en parallèle sur les programmes affichés, dans la perspective de 2012, par les principales formations françaises se revendiquant de l’anticapitalisme, que ce soit explicitement (Nouveau parti anticapitaliste5, Parti ouvrier indépendant6, Lutte ouvrière7) ou du bout des lèvres (Front de gauche8).

Continuer la lecture

La science de la valeur de Michael Heinrich. Présentation.

Die Wissenschaft vom Wert. Die Marsxsche Kritik der politischen Ökonime zwischen wissenschaftliche Revolution und klassischen Tradition,

Par I. J.

Le livre La science de la valeur de Michael Heinrich est le résultat de travaux réalisés à la fin des années 80 qui avaient pour objectif de répondre au regain d’intérêt que connut le marxisme après la vague de contestation étudiante des années 60. Malgré la mise en place de nombreux cercles de lecture et de groupes de recherche en économie marxiste, mais aussi de l’utilisation alors répandue des catégories marxiennes de l’économie politique, force était de constater que la réception de l’œuvre de Marx restait plutôt restreinte. Si des catégories marxiennes étaient appliquées pour rendre compte du développement ou de la désuétude du mode de production capitaliste, elles étaient utilisées sans égard à ce qui pour Michael Heinrich constitue un élément essentiel de la méthode de lecture du Capital qu’il propose : toujours attacher une importance extrême au niveaux d’abstraction et au contexte argumentatif respectif de chacune de ces catégories1.

Continuer la lecture

Récension de la traduction anglaise de Kritik der politischen Ökonomie. Eine Einführung (M. H.), par Dominic Alexander

Michael Heinrich’s newly translated introduction to Capital is lucid and succinct in outlining Marx’s revolutionary economics

An introduction to the three volumes of Karl Marx's Capital - Michael HeinrichEconomics has a reputation as a difficult, not to say daunting, subject. On the face of it this should be a paradox, since economic activity, in one way or another, is something that everyone engages in almost every day. Yet there is an observable chasm between individual ‘economic’ experience and the discourse of economists, beyond any merely academic obfuscation. That gap alone may dismay, but the ‘dismal science’, as it was known from early on, provokes many to turn away perhaps not least because it always seems to offer unpleasant conclusions to almost everyone, not least the working class.

Lire la suite

Brochure: Centenaire de l’assassinat de Rosa Luxemburg

A l’occasion du centenaire de l’assassinat de Rosa Luxemburg, le collectif d’édition Smolny a réalisé une brochure réunissant trois textes magnifiques de la militante révolutionnaire: Martinique, le début de la Brochure de Junius et Dans l’asile de nuit. A imprimer et diffuser sans modération. Brochure: Textes choisis de Rosa Luxemburg

Oeuvres complètes de Marx et Engels (Marx Engels Werke) [ALL] PDF

Résultat de recherche d'images pour "marx engels werke mew"

Le site marxwirklichstudieren met à disposition les oeuvres complètes de Marx et Engels en allemand en pdf (searchable). Les autres onglets proposent des élections de textes par thèmes.

 

 

 

 

PDF à télécharger: Taille moyenne: 13-25 MB

MEW-Band-1 MEW-Band-2 MEW-Band-3 MEW-Band-4 MEW-Band-5
MEW-Band-6 MEW-Band-7 MEW-Band-8 MEW-Band-9 MEW-Band-10
MEW-Band-11 MEW-Band-12 MEW-Band-13 MEW-Band-14 MEW-Band-15
MEW-Band-16 MEW-Band-17 MEW-Band-18 MEW-Band-19 MEW-Band-20
MEW-Band-21 MEW-Band-22 MEW-Band-23 MEW-Band-24 MEW-Band-25
MEW-Band-26 (1 2 3) MEW-Band-27 MEW-Band-28 MEW-Band-29 MEW-Band-30
MEW-Band-31 MEW-Band-32 MEW-Band-33 MEW-Band-34 MEW-Band-35
MEW-Band-36 MEW-Band-37 MEW-Band-38 MEW-Band-39 MEW-Band-40
MEW-Band-41 MEW-Band-42 MEW-Band-43 Reg.Bd.1 Reg.Bd.2
Verz.Bd.1 Verz.Bd.2 Inhaltsverz.

Avoir raison avec….. Rosa Luxemburg [FRANCE CULTURE]

Résultat de recherche d'images pour "rosa luxemburg"58 minutes

Une émission de grande qualité permettant aux personnes n’ayant que peu de connaissance de la révolutionnaire Rosa Luxemburg, mais aussi pour ceux qui connaissent déjà sa vie et son oeuvre.

« De Varsovie à Berlin, en passant par Zurich, nous nous penchons sur la vie, le parcours et les usages de Rosa Luxemburg, avec les historiennes Sandrine Kott, professeure à l’université de Genève, et Hélène Camarade,professeure en études germaniques à l’université Bordeaux-Montaigne. »

 

Ecouter l’émission

Alain Bihr, La préhistoire du capital. Le devenir-monde du capitalisme. (2006)

Alain Bihr, La préhistoire du capital. Le devenir-monde du capitalisme. (2006)

« Selon une légende tenace, inventée et mise en forme par le libéralisme dès le XVIIIe siècle, le capitalisme serait né de la seule extension des rapports marchands et monétaires, tenus eux-mêmes comme le prolongement de «l’économie naturelle». Légende colportée, sciemment ou à leur insu, par des générations d’économistes, d’historiens et de sociologues.

Alain Bihr sape cette légende, en revenant sur le long et tortueux cheminement à travers lequel s’est formé le capital, ce rapport de production si singulier qui donne naissance au capitalisme. En prenant appui sur l’esquisse par Marx d’une triple lignée historique – distinguant les sociétés «asiatiques», les sociétés antiques méditerranéennes et les sociétés européennes médiévales – l’auteur cherche à comprendre pourquoi ce n’est qu’au sein du féodalisme, européen mais aussi japonais, que ce rapport de production a pu voir le jour et entamer son développement, jusqu’à se mettre en état de partir à la conquête du restant du monde. Cela conduit Alain Bihr à souligner la part décisive qu’y ont pris les processus politiques, au premier rang desquels figurent évidemment les luttes de classes, mais aussi l’édification des embryons d’Etats modernes. »

Lire la suite

Interview with Michael Heinrich Carried out by Darren Roso, Berlin 2018.

What are the theoretical reasons for a biography? For you, Biography plays a fundamental part in understanding Marx’s theoretical work. Throughout the twentieth century, it seems that a debate over Marxist theory was equally a debate over Marx’s biography and intellectual development as such. How has this translated into your account?

I have several reasons for doing so. The first reason comes from my prior theoretical work. When I wrote The Science of Value (1991), which will finally appear in English soon, I didn’t simply present Marx’s critique of political economy. I interrogated Marx’s intellectual development. What was it about Marx’s intellectual development that led to the critique of political economy? This taking into account of Marx’s development was always present in my work. And in this I had to answer to – up to a certain point – Marx’s biography. For example, I had to use Marx’s letters for theoretical questions. But a letter is something quite different compared to a published text. With a letter you always have to ask to whom is this letter written? How free was Marx to tell the truth about his opinions? Did he merely seek to convince a publisher about a project or was he speaking to a comrade? You already need biographical context to answer these questions about the letters. The biographical context was therefore always present in my work, but I didn’t fully realise that at the time.

Lire la suite sur le site de Historical Materialism

[DE] Michael Heinrich, Abstrakte Arbeit

Abstrakte Arbeit

Michael Heinrich

in: W.F.Haug (Hrsg.), Historisch-kritisches Wörterbuch des Marxismus, Bd. 1, Hamburg 1994

Aus: http://www.oekonomiekritik.de/203AbstrakteArbeit.htm

Marx benutzt den Begriff aA beiläufig in den Ms 44 (MEGA I.2, 208) zur Charakterisierung entfremdeter, vereinseitigter Arbeit, womit er an Hegels Verwendung von aA in Zusammenhang mit der Teilung der Arbeit anknüpft (Rechtsphil. § 198, Enzykl. §§ 525,526). In einer neuen Bedeutung wird aA 1859 in Zur Kritik zu einem zentralen Begriff. Marx unterscheidet hier erstmals die Gebrauchswert hervorbringende von der Tauschwert schaffenden Arbeit. Weil letztere « gleichgültig gegen den besondern Stoff der Gebrauchswerthe » ist, ist sie auch « gleichgültig gegen die besondere Form der Arbeit » und wird von Marx deshalb als « abstrakt allgemeine Arbeit » bezeichnet (MEGA II.2, 109). In Zur Kritik wird aA noch weitgehend mit « einfacher » Arbeit identifiziert: « Diese Abstraktion der allgemein menschlichen Arbeit existirt in der Durchschnittsarbeit, die jedes Durchschnitts-Individuum einer gegebnen Gesellschaft verrichten kann… Es ist einfache Arbeit, wozu jedes Durchschnitts-Individuum abgerichtet werden kann… Die einfache Arbeit bildet die bei weitem größte Masse aller Arbeit der bürgerlichen Gesellschaft… » (MEGA II.2, 110) Marx knüpft damit an die Argumentation aus dem Elend der Philosophie an, daß einfache Arbeit Wertmaß sei und daß dies ein von der modernen Industrie hervorgebrachtes Resultat sei (MEW 4, 85). Allerdings hatte Marx dort noch nicht zwischen abstrakter und konkreter Arbeit unterschieden. Mit der Identifizierung von aA und einfacher Arbeit werden jetzt zwei ganz verschiedene Prozesse gleichgesetzt: der im mechanisierten Produktionsprozeß stattfindende Verlust von qualifizierter Arbeit, also einer historischen Veränderung auf der Seite der konkreten Arbeit und die im Austausch stattfindende Abstraktion von den tatsächlich vorhandenen unterschiedlichen Qualitäten der verschiedenen konkreten Arbeiten. In der 1. Aufl. des Kapital stellt Marx dann zwar heraus, daß der Doppelcharakter der Arbeit der « Springpunkt » sei, « um den sich das Verständniß der politischen Oekonomie dreht » (MEGA II.5, 22). Aber erst in der 2. Aufl. wird aA von einfacher Arbeit streng unterschieden. Erst jetzt verwendet Marx den Begriff aA bereits zu Beginn des ersten Kapitels. So heißt es z. B. nicht mehr, ein Gebrauchswert hat Wert, « weil Arbeit in ihm vergegenständlicht » (MEGA II.5, 20), sondern « weil abstrakt menschliche Arbeit in ihm vergegenständlicht » ist (MEGA II.6, 72).

Continuer la lecture

La Neue Marx-Lektüre : critique de l’économie et de la société, par R. Bellofiore et T. R. Riva (revue période)

La Neue Marx-Lektüre : critique de l’économie et de la société

Même si nous n’en partageons pas toutes les critique, cet article permet d’avoir un aperçu assez complet sur un mouvement important en Allemagne, mais qui n’a connu presque aucun relais en France, sinon par ses épigones de la « Critique de la valeur », dont certains de ses membres proviennent de la Neue Marx-Lektüre. Il conviendrait de s’interroger sur cette lacune dans le paysage théorique français et de la combler.

 

Le lien vers l’article

Classe, lutte de classe et déterminisme historique, Michael Heinrich

Classe, lutte de classe et déterminisme historique Michael Heinrich

Extrait du livre de Michael Heinrich, Kritik der politischen Ökonomie. Eine Einführung (Critique de l’économie politique. Une introduction), chapitre 10.3. Le chapitre 10 dont cet extrait est la troisième et dernière partie, s’appelle Le fétichisme des rapports bourgeois.

 

De nombreux courants du marxisme traditionnel ont compris l’analyse de Marx comme étant avant tout une analyse de classe et de la lutte entre bourgeoisie et prolétariat. Pour la majorité des conservateurs et des libéraux aujourd’hui, les concepts de « classe » et en particulier celui de « lutte de classes » sont « idéologiques », ce qui ne veut rien dire de plus que « non-scientifiques ». En règle générale, c’est surtout à gauche que l’on utilise ces concepts. Il est important de rappeler tout d’abord que le « discours de classe » n’est en aucun cas spécifique à la contribution de Marx. Déjà avant lui, les historiens bourgeois parlaient de classes et de lutte de classes, et David Ricardo, le plus important représentant de l’économie politique classique, avait même dégagé que les trois grandes classes des sociétés capitalistes (capitalistes, propriétaires fonciers et travailleurs) avaient des intérêts fondamentalement opposés.

Continuer la lecture